La Ville de Whitehorse espère pouvoir revitaliser le parc Teegatha’Oh Zheh sur la rue Main avec une mosaïque colorée, dynamique et à l’image des Yukonnais. Cette initiative, baptisée Mosaïque (au)2, sera mise en œuvre en septembre prochain dans le cadre d’un projet en action culturelle communautaire porté par l’Association franco- yukonnaise (AFY) et coordonné par Delphine Bouteiller, agente de projets en action culturelle communautaire à l’AFY.
Possédant une expérience en matière de projets collectifs d’art public, l’artiste montréalaise Laurence Petit assurera la création de la mosaïque.
« C’était mon rêve de visiter le Yukon, et ça fait longtemps que je suis passionnée par cette région. J’ai donc contacté l’AFY il y a quelques années pour manifester mon intérêt à faire un projet avec la communauté yukonnaise », explique Laurence Petit.
Ce n’est que tout récemment que le projet a enfin pu être lancé, grâce à des subventions venues de Patrimoine canadien et du gouvernement du Yukon.
Une forte participation communautaire
« Le but du projet, c’est vraiment d’impliquer au maximum la communauté dans la conception et la création de l’œuvre, tout en leur faisant découvrir la technique de la mosaïque », explique Delphine Bouteiller.
Pour la première phase du projet de réflexion, la communauté francophone était invitée à imaginer une création lors de la rencontre Arts et Culture organisée en mars dernier. Laurence Petit était alors de passage au Yukon où elle a pu découvrir la communauté et définir les bases de la mosaïque collective.
« J’ai comme senti un village super coloré où les gens sont joyeux, avec une forte scène musicale », explique l’artiste. « Je trouve que la maison est ce qui représente le plus notre personnalité, comment on décore notre maison et comment on l’habite, donc j’ai voulu incorporer ce sens de village coincé entre les montagnes dans la mosaïque. »
Deux esquisses de mosaïque ont été dévoilées le 14 mai dernier à l’occasion des célébrations entourant la Journée de la francophonie yukonnaise. L’événement a permis à la communauté de découvrir le projet et de s’impliquer en votant pour leur croquis préféré. Le dessin gagnant a remporté un total de 29 votes, contre 23 votes pour le second.
Laisser un bout de soi
La prochaine phase consiste maintenant à réaliser la mosaïque. Ce travail se fera du 12 au 30 septembre prochain. Les personnes intéressées par le projet sont invitées à assister à des ateliers et à aider l’artiste à construire la mosaïque. Laurence Petit demande aux participants d’apporter des bris de vaisselle et des boutons qui leur appartiennent et qu’ils souhaitent voir intégrés à la mosaïque afin de laisser ainsi un petit bout d’eux-mêmes à la postérité. Toute sorte de vaisselle blanche peut aussi être déposée à la réception du Centre de la francophonie.
« J’espère que ce projet va inspirer les artistes locaux à faire des projets similaires et à continuer d’impliquer la communauté dans le processus », affirme Delphine Bouteiller. « Je trouve que c’est super important pour la communauté francophone de s’afficher, de montrer qu’on est là et qu’on existe, et ce, à travers l’art. »