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le Vendredi 20 mai 2016 14:20 Art et culture

Sassi Sangare bat au rythme des écoles yukonnaises

Sassi Sangare fait une démonstration de tam-tams avec la participation des élèves de la classe de français 12e année de l’École catholique Vanier. Photo: Gabrielle Lizée-Prynne
Sassi Sangare fait une démonstration de tam-tams avec la participation des élèves de la classe de français 12e année de l’École catholique Vanier. Photo: Gabrielle Lizée-Prynne

Originaire du Mali, Sassi Sangare a voyagé dans plusieurs pays à travers le globe afin d’offrir des cours de danse, de musique et d’art africain. Il est notamment allé en France, en Belgique ou encore en Espagne. Aujourd’hui, c’est le Yukon qui a la chance de profiter des connaissances de ce Malien arrivé il y a maintenant sept ans à Whitehorse.

Sassi est en effet un artiste qui possède plusieurs cordes à son arc. Chanteur, danseur, musicien et peintre, il est une source d’inspiration pour la communauté avec laquelle il partage sa connaissance de la culture africaine.

L’art africain dans nos écoles

Ainsi, à travers un projet éducatif et culturel initié il y a cinq ans par Sassi, plusieurs écoles yukonnaises accueillent aujourd’hui des ateliers d’art africain animés par l’artiste. Au programme : danse africaine, séance de tam-tams et fabrication de tissus teints à la main, appelés bogolans.

Sassi Sangare fait une démonstration de tam-tams avec la participation des élèves de la classe de français 12e année de l’École catholique Vanier. Photo: Gabrielle Lizée-Prynne

Sassi Sangare fait une démonstration de tam-tams avec la participation des élèves de la classe de français 12e année de l’École catholique Vanier. Photo: Gabrielle Lizée-Prynne

Dès son arrivée dans la salle de classe, Sassi parvient à capter l’intérêt des étudiants en présentant son pays d’origine. « J’essaie de leur expliquer comment les Africains vivent, surtout comment les jeunes vivent dans mon pays », raconte Sassi.

Les élèves sont surpris par certaines différences culturelles, notamment par le fait que la maison malienne de l’artiste soit partagée avec sa famille élargie et que sa taille dépasse même celle d’une école.

Un rythme entraînant

À la suite de cette introduction, faisons place à la musique et à la danse! Sassi présente une collection de tam-tams, un tama africain et une flûte qu’il a lui-même taillée dans un morceau de bambou. Les élèves essaient à leur tour les instruments et expérimentent différents rythmes, ce qui mène souvent à des fous rires et à une bonne dose d’émerveillement. S’il y avait des malaises au début, la gêne des étudiants disparaît rapidement avec le rythme des tambours.

« J’aime l’art, ça me permet d’être tranquille et c’est très important de partager ma culture à travers l’utilisation de l’art », confie Sassi. « J’aime aussi travailler avec les enfants, je me sens à l’aise et en liberté avec eux. »

Le rythme continue avec un cours de danse africaine qui permet aux élèves de quitter leurs pupitres et de se défouler.

« La danse, ça permet de relaxer, c’est bon pour le corps et pour l’esprit! », lance Sassi.

Avec la terre

Sassi montre aussi aux étudiants le processus de fabrication de bogolans qui demande de teindre du tissu à la main sans l’utilisation de produits chimiques. C’est une méthode traditionnelle qui puise ses origines en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali.

Le mot bogolan vient de la langue bambara, l’ethnie majoritaire au Mali. Le mot bogo signifie la terre, et lan veut dire avec. Sassi explique qu’il utilise des feuilles de thé afin de produire la teinture jaune, de la boue pour le noir, et que la couleur brun-orangé provient des cendres du bois. C’est une technique que Sassi a apprise au Mali avant de venir au Canada, et qu’il transmet à présent aux étudiants yukonnais.

Sassi affirme qu’on peut apprendre beaucoup de choses ensemble, grâce au partage.

« Le bogolan, je n’ai pas appris à le faire à l’école, mais ce sont mes amis qui me l’ont appris », explique-t-il.

À travers les ateliers qu’il donne en milieu scolaire, Sassi démontre ainsi que certaines choses ne s’apprennent pas toujours dans les manuels ou dans une salle de classe!