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le Vendredi 8 avril 2016 11:37 Art et culture

Un lancement d’album vu de l’intérieur!

Ryan McNally a offert deux concerts consécutifs au Old Fire Hall de Whitehorse, un premier à 18 heures, le second à 20 h 45. Photo: Thibaut Rondel
Ryan McNally a offert deux concerts consécutifs au Old Fire Hall de Whitehorse, un premier à 18 heures, le second à 20 h 45. Photo: Thibaut Rondel

C’est d’une formidable aventure musicale dont j’aimerais vous parler aujourd’hui, une aventure yukonnaise, et une aventure humaine avant tout. Dès mon arrivée au Yukon en 2014, j’ai rencontré le talentueux chanteur-guitariste- auteur-compositeur-interprète Ryan McNally. Le courant est passé instantanément entre nous, peu de mots et quelques notes de musique ont suffi pour nous comprendre.

La première fois que j’ai vu Ryan jouer, il chantait ou jouait de l’harmonica en même temps qu’il jouait de la guitare en « finger picking » (tous les doigts font une action différente) et de la batterie avec ses pieds. Et je me rappelle m’être dit : « Il doit bien y avoir trois ou quatre cerveaux sous ce chapeau. »

Ryan McNally a offert deux concerts consécutifs au Old Fire Hall de Whitehorse, un premier à 18 heures, le second à 20 h 45. Photo: Thibaut Rondel

Ryan McNally a offert deux concerts consécutifs au Old Fire Hall de Whitehorse, un premier à 18 heures, le second à 20 h 45. Photo: Thibaut Rondel

Et autour de ce chapeau s’étaient greffés de nombreux musiciens. Il y avait bien sûr Patrick Hamilton, joueur de banjo, de batterie et de planche à laver, compagnon musical de Ryan depuis de nombreuses années. Puis, plus récemment, Paul Bergman, magnifique contrebassiste de jazz; Brigitte Desjardins, talentueuse joueuse de planche à laver et de batterie; Kieran Poile, jeune violoniste surdoué 100 % yukonnais; Christian Leclerc, joueur de tuba de Montréal, et bien d’autres… dont l’auteur de ces lignes.

Ryan McNally a lancé son nouvel album intitulé Steppin’ Down South, enregistré il y quelques mois au Old Crow Recording Studio de Bob Hamilton, là où enregistrer est une histoire de tradition et d’authenticité.

Vendredi soir, c’était la dernière répétition avant le concert, et je devrais dire les concerts, car nous avons joué deux fois à la suite, à 18 h et à 20 h 45 afin de pouvoir accueillir le nombreux public qui a répondu l’appel. Ces répétitions étaient fantastiques, car au milieu de la musique se glissaient des phrases en français et des phrases en anglais. Ryan McNally parle très bien français, puisqu’il est originaire du Québec, et plusieurs membres du groupe sont francophones également.

Et finalement, une langue, ce sont des sons en tous genres, graves et aigus, forte ou pianissimo, mélodiques ou cacophoniques, c’est donc bien une histoire de musique tout ça! On entend donc régulièrement des conversations comme : « Can we start again on the B part for 8 bars […] oui, sur le solo de trombone, avant la reprise du thème, c’est OK? »

Samedi, c’était le grand soir, les deux spectacles se donnaient à guichet fermé. Jouer deux concerts l’un à la suite de l’autre était une expérience unique! On ressentait cette drôle de sensation de déjà-vu lors du deuxième spectacle, sauf que tous les visages du public étaient différents, mais entourés des mêmes musiciens en jouant la même musique, dans le même ordre et dans le même lieu.

Impossible de rester en place, danseurs et danseuses sont venus animer l’espace devant de la scène, toutes générations confondues, une jeune maman est même venue danser tout doucement avec son bébé de 3 mois dans les bras, comme si cette musique était universelle.

Depuis deux ans, le groupe a joué au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique, notamment à Victoria, aux Territoires du Nord-Ouest, au Missouri à Kansas City et bien sûr, ici au Yukon. C’était une aventure passionnante et enrichissante et cette aventure continuera à Atlin et à Calgary au mois de juillet, et il y a déjà des projets pour 2017.