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le Jeudi 14 janvier 2016 16:07 Art et culture

Ainsi parlait Étienne Lepage

Ainsi parlait se déclinera en français, le 21 janvier, et en anglais le soir suivant. Photo: Nadine Gomez
Ainsi parlait se déclinera en français, le 21 janvier, et en anglais le soir suivant. Photo: Nadine Gomez

Le spectacle Ainsi parlait (Thus Spoke) sera présenté au Centre des arts du Yukon les 21 et 22 janvier prochains. Fruit de la collaboration de l’auteur Étienne Lepage et du chorégraphe Frédérick Gravel, Ainsi parlait se veut un spectacle inclassable, empruntant à la fois au théâtre, à la danse et à la philosophie.

« Les interprètes viennent poser toutes sortes de réflexions déjantées, plus ou moins provocantes et plus ou moins rigolotes, qu’ils entrecroisent de toutes sortes de danses », explique Étienne Lepage. « Il y a de la musique, du Jimi Hendrix, des éclairages rock n’roll, c’est très sexy et amusant! C’est une sorte de mélange entre des gens qui s’amusent, qui sont un peu provocants, et qui sont en même temps pris dans le piège de leur propre réflexion! C’est de l’humour acide! »

Ainsi parlait se déclinera en français, le 21 janvier, et en anglais le soir suivant. Photo: Nadine Gomez

Ainsi parlait se déclinera en français, le 21 janvier, et en anglais le soir suivant. Photo: Nadine Gomez

S’interrogeant sur les arts et la société, les quatre interprètes s’adressent spontanément au public, jouant avec les mouvements et les apartés dans une mise en scène très libre et très ouverte. Toutes et tous ont déjà l’expérience de ce genre de projet hybride où les danseurs sont tenus de parler et les comédiens de danser. C’est cette démarche particulière qui aplu à Étienne Gravel, l’incitant à se lancer dans une collaboration avec un chorégraphe.

« Frédérick propose des spectacles très théâtraux, comme si c’était des shows rock! Entre chaque morceau de danse, il vient parler au public et intervient avec des réflexions humoristiques », indique Étienne Gravel. « En voyant ses spectacles, je trouvais qu’il y avait de la place pour mon genre d’écriture. On a donc commencé à travailler ensemble pour trouver des idées de textes et de mouvements, jusqu’à ce que des combinaisons se forment qui nous semblaient riches, et en même temps assez ludiques. »

L’auteur définit Ainsi parlait comme la rencontre de deux démarches débouchant sur « un truc assez baveux », mais « assez rigolo en même temps ». Le duo a ainsi essayé de ne pas trop s’attarder sur les aspects symboliques ou émotionnels, au profit de la surprise et du politiquement incorrect.

Zarathoustra le danseur

Le nom du spectacle est une référence à l’œuvre de Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra. Le public n’aura cependant pas à se plonger dans les travaux du philosophe allemand pour profiter pleinement du spectacle. C’est en réalité en répétant avec les interprètes que le duo s’est rendu compte que les textes d’Étienne Lepage apportaient leur lot de réflexions philosophiques sur les arts et la société.

« Nietzsche critique les choses, les défait et les détruit. Ensuite, c’est au lecteur de réfléchir, et l’on est un peu obligé de reconsidérer notre rapport au monde », explique Étienne Lepage. « En travaillant les textes et les mouvements, le dialogue entre les deux finissait par me faire penser un peu à Zarathoustra, ce personnage qui saute par-dessus les discussions en dansant et en faisant de la philosophie, pas aride, mais de la philosophie joyeuse! »

Ainsi parlait, spectacle bilingue

Ainsi parlait se déclinera en français, le 21 janvier, et en anglais, le soir suivant. La nature même du spectacle invitait l’auteur et le chorégraphe à le présenter dans les deux langues.

« Quand on est allé à Toronto, on a opté pour une version anglaise et on a trouvé ça intéressant. Ce n’était pas grave qu’il y ait un accent français, ce n’était pas comme si nous étions dans une pièce de théâtre classique où l’on se demande pourquoi le personnage ne parle pas dans sa langue », affirme Étienne Lepage. « Comme les personnages s’adressent directement au public, ça fonctionnait vraiment bien, ça rapprochait les interprètes du public. Ça ajoutait même une sorte de sincérité, une sorte de vérité, une sorte de maladresse aussi, qui était bienvenue. »

Ainsi parlait a été présenté à Toronto et au Québec, mais aussi à Paris, aux Pays-Bas et en Belgique. D’autres représentations seront possiblement offertes au Québec, à Vancouver ou encore à Ottawa.