Saviez-vous que la francophonie englobe 274 millions de locuteurs?
Notre langue et belle et riche, mais nous ne la connaissons pas dans son intégralité! Dans chaque édition, nous proposons à trois personnes de deviner la définition d’un des dix mots du projet international de la Caravane 2015. Cette aventure est menée au Yukon par l’artiste Marie-Hélène Comeau.
Si certains de ces mots sont connus ou évidents, d’autres sont issus d’un vocabulaire de la francophonie internationale. Il est parfois difficile d’en deviner la définition simplement par ses sonorités. Découvertes, apprentissages et fous rires garantis!
Merci aux participants de s’être prêtés au jeu de cette belle caravane.
Comment ont été choisis ces dix mots?
Chaque année, dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la Francophonie, la France, la Belgique, le Québec (Office québécois de la langue française et Secrétariat à la politique linguistique), la Suisse et l’Organisation internationale de la Francophonie choisissent une liste de dix mots.
Ces mots sont proposés au public et invitent à l’imagination, à la créativité et à la curiosité.
Depuis 2011, l’intégralité de la liste est commune et circule dans tous les pays représentés dans ce consortium de partenaires à l’origine de son adoption, et au-delà.
Les dix mots de 2015-2016 sont : chafouin – champagné – dépanneur – dracher – fada – lumerotte – poudrerie – ristrette – tap-tap – vigousse
Au Yukon
Cette semaine, Marie-Hélène a finalisé le travail entamé auprès des enfants de La Garderie du petit cheval blanc. Les jeunes artistes ont exploré le mot « poudrerie » et ont créé des œuvres visuelles dans le but de créer des livres. Chaque groupe a fait son livre. Maintenant, ces livres prennent la route pour se rendre aux employés de la Direction des services en français (DSF) qui se plongeront dans la création littéraire. Leurs textes basés sur le mot poudrerie seront alors intégrés au milieu des œuvres des enfants.
Une série de création a également eu lieu dans le cours d’art de l’Académie Parhélie. Les jeunes ont pu s’initier à l’art éphémère et à la création de livres d’artistes. Les mots explorés ont été « lumerotte » et « poudrerie ».
Les DVD des vidéos de la Caravane des dix mots édition 2014-2015 sont en route. Ils arriveront sous peu au Yukon. Il sera alors possible de jeter un coup d’œil à l’utilisation des mots qui s’est faite au sein d’autres cultures francophones d’un bout à l’autre du globe.
Mot #5 : Dracher
Stéphanie Bourret
Hum… C’est un verbe, semble-t-il. Ça doit avoir un lien avec l’agriculture. Préparer la terre avant de mettre les graines dedans. Labourer, faire une entaille. Ce mot me fait penser à trancher. Donc, ça doit être le terme d’agriculture pour faire une sorte de tranchée pour y semer les semences. Je pense que ça doit valoir au moins 12 points au scrabble!
Philippe Lavezzari
Pour moi, cette sonorité n’est pas agréable. C’est quelque chose qui pourrait être un terme assez fort, même presque violent. Dracher quelqu’un? Dracher, comme taper sur quelque chose? Hum… Il s’agit d’un verbe… Ça me fait penser aussi à rusher, donc faire un effort physique intense. Par exemple, quand on doit pelleter de la neige, ça pourrait être drachant.
Géraldine Villemont
Ça me fait penser à une dragée. Mais aussi, à arracher. Je ne connais pas du tout ce mot! Je dirais que c’est une action de tirer, draguer. Ce doit être un terme d’agriculture qui pourrait venir d’un pays de l’Afrique ou d’un territoire français d’outre-mer. Les images qui me viennent en tête sont issues des sonorités : un terme entre draguer et arracher.
La définition
Le mot « dracher » est un verbe, employé en Belgique. Il s’agit d’un verbe impersonnel. On peut donc dire « il drache », mais il serait impossible de dire « je drache ». « Il drache » signifie qu’il tombe une pluie battante. En québécois, on pourrait traduire « dracher » par « mouiller à siaux ».
Ce terme est très commun en Belgique et serait également employé dans le Nord de la France, ainsi qu’au Congo-Kinshasa et au Rwanda.
Son étymologie viendrait du terme flamand « draschen », « pleuvoir à verse » ou encore de l’allemand. En effet, en allemand le verbe « dreschen » désigne le fait de battre le blé avec un fléau pour en extraire les grains qui retombent nombreux en pluie en faisant beaucoup de bruit.
« Ce vox pop a été réalisé grâce au soutien du Fonds d’action culturelle communautaire (FACC) de Patrimoine canadien : Une communauté artistique et culturelle francophone en essor au Yukon et dans le Nord canadien. »