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le Mercredi 9 Décembre 2015 17:11 Art et culture

Le tourisme comme manière de préserver la culture autochtone

Détail du totem autochtone érigé près du Old Fire Hall à Whitehorse. Photo : Archives A.B
Détail du totem autochtone érigé près du Old Fire Hall à Whitehorse. Photo : Archives A.B

Du 18 au 20 novembre dernier, au Centre Kwanlin Dün, s’est déroulé le tout premier congrès d’envergure axé sur l’essor du tourisme culturel autochtone au Yukon. Organisé par la Yukon First Nation Culture and Tourism Association, le congrès Sharing Our Stories avait comme objectif principal d’explorer les façons dont les communautés autochtones du Yukon peuvent se servir du tourisme comme manière de préserver, revitaliser et diffuser leur culture.

Un fort taux de participation

L’événement a réuni environ 200 représentants des diverses parties intéressées, notamment les quatorze Premières nations du Yukon, le gouvernement du Yukon, des acteurs de l’industrie touristique, ainsi que des chefs d’entreprise œuvrant dans le domaine du tourisme autochtone.

Détail du totem autochtone érigé près du Old Fire Hall à Whitehorse. Photo : Archives A.B

Détail du totem autochtone érigé près du Old Fire Hall à Whitehorse. Photo : Archives A.B

Certains des participants provenaient de l’Alaska, de la Colombie-Britannique, du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest. Un conférencier, M. Hone Mihaka, est même venu d’aussi loin que la Nouvelle-Zélande afin de présenter son parcours et expliquer comment il a réussi, au cours des quatorze dernières années, à promouvoir la culture maorie auprès des touristes, grâce à son entreprise Taimamai Tours.

Selon M. Keith Henry, président-directeur général de l’Aboriginal Tourism Association of Canada, le congrès a connu un immense succès, notamment en raison du fort taux de participation et de la présence d’intervenants clé, comme la ministre du Tourisme et de la Culture du Yukon, Mme Elaine Taylor.

Un événement nécessaire

Selon Mme Ruth Massie, chef du Conseil des Premières nations du Yukon, il est important que les gens sachent que l’histoire des Premières nations fait partie intégrante de l’histoire du Yukon. À son avis, les visiteurs du territoire veulent vivre une expérience authentique et complète.

Mme Sylvie Binette, consultante en patrimoine, tourisme et musées, a assisté au congrès. En 2010, elle a contribué à une étude sur le tourisme culturel pour l’Association franco-yukonnaise. Selon les données de cette étude, les visiteurs européens seraient davantage portés à vouloir découvrir le tourisme autochtone, par rapport aux Américains et aux Canadiens. « Les musées veulent de plus en plus faire vivre des expériences aux gens, faire parler les objets à travers les expériences », explique Mme Binette.

Elle ajoute : « Il s’agit d’une première. C’est vraiment intéressant parce qu’il y avait des conférenciers de différents milieux. Il y avait des conférences inspirantes, et d’autres qui traitaient des aspects plus pratiques du développement du tourisme, notamment en ce qui a trait au travail qu’il y aura à faire. Il y a des choses qui se font dans les centres culturels depuis longtemps, mais c’est la première fois qu’on assiste vraiment à un effort concerté. »

Selon une étude du gouvernement du Yukon, 16 % des visiteurs du territoire découvrent la culture et les traditions autochtones et 22 % jugent que la culture des Premières nations est un facteur « extrêmement important » dans leur itinéraire de voyage.

Certaines mesures ont été prises quant aux prochaines étapes du processus de développement du tourisme culturel autochtone au Yukon. On souhaiterait par exemple promouvoir le Centre culturel de Dawson et le Centre d’interprétation Kwäday Dan Kenji (Long Time Ago People’s Place) de Haines Junction, et revitaliser certaines pistes historiques.