Si la langue française appartient à tous ceux qui la parlent, tous n’ont pas un égal accès à la parole. Devant ce constat, la Caravane des dix mots réunit des artistes et citoyens engagés sur leur territoire pour « Aller à la pêche au sens des mots, au-delà de leur propre définition, afin de montrer la richesse et la diversité culturelle que tout être humain porte en lui. »
C’est ce que vous pouvez lire sur la page d’accueil du site Internet dédié au projet international de la Caravane des dix mots.
Dans chaque édition, nous proposons à trois personnes de deviner (ou de donner) la définition d’un des dix mots de la Caravane 2015. Ne vous fiez pas aux apparences, certains de ces mots peuvent faire partie d’un vocabulaire certes francophone, mais issu de la francophonie internationale. Il est parfois difficile d’en saisir une définition simplement par ses sonorités. Découvertes, apprentissages et fous rires garantis!
Merci aux participants de s’être prêtés au jeu de cette belle caravane.
Des artistes en herbes explorent la caravane
Les horizons de la caravane s’élargissent encore ces dernières semaines. C’est dans notre petite pépinière pour artistes que Marie-Hélène Comeau s’est rendue : à La garderie du petit cheval blanc. « Tout le monde participe! », dit-elle. « Nous avons exploré ensemble le mot poudrerie. »
La caravane roule sa bille et ne se cantonne pas aux alentours de Whitehorse. La semaine passée, elle est allée à Dawson. « Nous sommes aussi allés à Dawson pour voir comment on pourrait y intégrer la Caravane des 10 mots », explique Marie-Hélène. Le projet a été réalisé à l’École Robert-Service dans le cadre d’ateliers d’art. Certaines familles ont participé aussi. « Nous avons encouragé les familles à faire des projets de création à la maison autour des mots de la Caravane. L’atelier était adapté aux familles mixtes et s’est donc déroulé en français et en anglais. »
Mot #2 : Lumerotte
Claudie Chadourne
On dirait qu’il y a le mot lumière dans ce mot. Peut-être est-ce issu de la même étymologie. Petite ou grosse? Hum! En espagnol, on utilise le suffixe oté pour décrire ce qui est gros, donc j’imagine que ce pourrait être une grosse lumière. Mais non, il n’y a pas de lumerottes au Yukon, je pense qu’elles sont plutôt en Belgique.
Marie-Stéphanie Gasse
La première idée qui me vient en tête ce serait un petit insecte qui vole. Il est très petit, mais il est capable d’aller vite, vite, vite. Quand il va vite, aussi, il s’allume. Parfois, on peut l’entendre faire « rotte, rotte, rotte… ». Oui, bien sûr, il y en a au Yukon, mais ici, elles sont beaucoup plus grosses qu’ailleurs!
Brigitte Desjardins
Tout d’abord, lumerotte, ça me fait penser à quelque chose de sympathique. Oui, il doit y en avoir au Yukon. C’est un petit animal avec une petite face ronde et un petit nez mignon. Il habite sous la terre été comme hiver, donc les gens au Yukon ne le voient pas souvent. Ce serait donc une sorte de croisement entre le lémurien et la marmotte.
La définition
Pas de lémurien ni d’insecte dans cette définition. La lumerotte (à prononcer lum’rotte) est un mot utilisé principalement en Belgique. Il s’agit d’un mot d’origine wallonne ou picarde (lumerotte, loumerotte, leumerotte), parfois également appelé un lumignon. Il s’agit d’une source de lumière de faible intensité. Vous ne le saviez pas, mais vous avez certainement dans votre vie déjà fabriqué une lumerotte. C’est ce que nous faisons aux alentours de l’Halloween en mettant une bougie dans une citrouille. C’est une petite lumière, une sorte de veilleuse. En Belgique ou dans le nord de la France, les lumerottes ne se font pas dans des citrouilles, mais dans des betteraves à sucre évidées. Il peut s’agir également d’un feu follet.
Certains enfants n’arrivent pas à s’endormir sans lumerotte dans leur chambre. De nos jours, la lumerotte est bien souvent remplacée par un écran d’ordinateur jamais éteint!
« Ce vox pop a été réalisé grâce au soutien du Fonds d’action culturelle communautaire (FACC) de Patrimoine canadien : Une communauté artistique et culturelle francophone en essor au Yukon et dans le Nord canadien. »