Le Festival Riverside se tenait à Dawson du 13 au 16 août derniers, lors du rendez-vous traditionnel des Discovery Days qui célèbre chaque année la découverte d’or à Bonanza Creek, tout près de la ville. En août 1896, ce qu’avaient trouvé George Carmack, Dawson Charlie et Skookum Jim lancerait deux ans plus tard une vague d’immigration sans précédent au Yukon.
Près d’un siècle et vingt années après, les habitants se souviennent toujours et mettent la ville en liesse le temps d’une fin de semaine.
Le Festival des arts de Riverside : de l’art sur la rivière
Une grande fête réservée à l’art sous toutes ses formes, au cours de laquelle les membres de la communauté et les nombreux touristes viennent interagir avec les artistes, voilà la définition que l’on pourrait donner de ce festival. Sur les abords de la rivière, les stands fleurissent. Sous une tente, un court-métrage maison distille tout en poésie un message de liberté porté par une musique envoûtante; sous une autre, un homme travaille le bois encerclé par des yeux curieux. Ailleurs, c’est un parcours semé de jeux pour les enfants; sous d’autres tentes règnent des sculptures sur bois d’orignal, des poteries, de la verroterie, des pommades et des baumes ancestraux.
Izzy Burgwin, artiste plurielle et pluridisciplinaire, est en train de peindre dans un de ses carnets reliés de cuir. « Ce festival est une vitrine de l’art yukonnais, dit-elle, qu’il soit traditionnel ou non. L’éclectisme de ce qui est proposé me plaît, et les gens aiment apparemment que bien des goûts puissent être satisfaits. »
Des activités hétérogènes…
Au sommet du Dôme, Colin Lyons a installé une machine qui mêle l’art à la science pour restaurer les artefacts laissés par les mineurs de la Ruée vers l’or. Pendant ce temps, tournois de golf et de baseball se disputent la palme de l’affluence avec une course de grosses voitures dans une marre de boue, ou encore des rencontres thématiques variées (conférences, méditation, imprimerie…) — autant dire que les journées suffisent à peine à contenir les activités.
Sur une petite scène au bord des flots, les artistes locaux se succèdent. Le soir, dans les rues de Dawson, à l’orée des bistrots aux portes grandes ouvertes, la musique jaillit sur les trottoirs de bois. La nuit tombe doucement, accompagnée de chants et de musiques différentes, qui racontent ce qu’est le Canada en fin de compte : un ensemble de cultures et d’influences tissées autour d’une envie de partage.
… et des personnes sans gêne
C’est malheureusement le cas dans ce genre de grands rassemblements. Indignée, cette résidente laisse parler son désarroi : « Le pot à pourboires de la boulangerie a été volé. Qui plus est, au Maximilian’s, la jarre contenant les dons pour le Daycare a subi le même sort. Et en plus de cela, l’installation d’une artiste a été elle aussi dérobée! Quel dommage, cela gâche mon festival. »
La ville était très fréquentée ces derniers jours et si cette résidente, comme tous les autres, a le cœur gros, elle n’oublie pas non plus les rires émerveillés des enfants lors du défilé. Ils seront tous là l’année prochaine, en espérant que les voleurs de pourboires, d’art ou d’espoir restent à l’écart de la rivière, et de ce qu’elle charrie dans leurs mémoires.