Paul Mengoumou (Francopresse)
Faire revivre le passé au présent. Tel semble être la devise de ces organismes que l’on retrouve dans la plupart des communautés francophones à travers le pays. Il y en a de modestes comme le Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles à Yellowknife alors que d’autres détiennent des milliers de documents comme le Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) de l’Université d’Ottawa.
« Conserver des éléments de notre existence est fondamental pour un peuple, de justifier Anne Gilbert, directrice du CCRF, des institutions qui sont essentielles parce que les organismes publics oublient quelquefois les minorités ».
Or, « le patrimoine est un joyau qu’on a reçu, qu’on doit préserver, enrichir et transmettre », nous disait il y a quelque temps Michel Prévost, archiviste à l’Université d’Ottawa et spécialiste du patrimoine franco-ontarien. Voilà pourquoi il recommande d’enrichir ces organismes d’éléments familiaux significatifs.
Le CRCCF dispose de 500 fonds d’archives légués par des individus, des familles et aussi des associations. Une richesse qui sert aux chercheurs, aux enseignants ou à ceux qui veulent tout simplement en savoir plus sur leurs ancêtres ou l’histoire de leur communauté.
Le Centre franco-ontarien de folklore (CFOF) à Sudbury, fondé en 1948, s’est spécialisé dans la conservation de la tradition orale. Aujourd’hui, il dispose de plus de 3500 chansons folkloriques, et près d’un millier de contes. Une bibliothèque spécialisée en folklore, anecdotes et histoires des communautés francophones de tout le pays.
« Le folklore, c’est l’étude d’un peuple, l’essence d’une communauté et de sa culture », déclare Danielle Lauzon, directrice du CFOF; ce qui s’est passé est toujours en mouvement. S’il n’y a personne pour l’écouter et le raconter à son tour, ça va mourir. Cette année, on va organiser une cueillette auprès des gens qui ont un patrimoine familial à partager ».
Tout patrimoine est constitué du passé, mais aussi du présent. Le canevas est partout le même. Qu’on cherche à en savoir davantage sur la communauté franco-manitobaine, franco-ontarienne ou acadienne.
« On s’intéressera à tous les éléments de la culture, aux créations ou organismes que se donne cette société. Quand on se donne un centre culturel, on dit qui on est », explique Anne Gilbert du CRCCF. Ça dénote une ardeur de vivre, mais surtout une ardeur de continuer d’exister comme société à l’échelle nationale ».
C’est pour cela que la constitution de tout patrimoine fait aussi appel à l’avenir.