Pierre-Luc Lafrance
Ce n’est pas un, mais deux livres que Marcelle Dubé a lancés au début du mois de novembre. En effet, elle vient de publier un roman policier (The Untethered Woman, le quatrième tome de la série Mendenhall Mystery), et une nouvelle romantique pour le temps des fêtes (A Yukon Christmas). L’Aurore boréale l’a rencontrée pour parler de ses dernières publications.
Retour à Mendenhall
Mendenhall est une ville fictive située entre Brandon et Winnipeg. « J’ai toujours aimé ce nom-là, alors quand j’ai décidé de créer une ville, je l’ai appelée comme ça. J’ai vécu quelques années au Manitoba et j’ai vraiment aimé ça, alors c’était naturel d’y placer ces histoires. »
Dans cette série policière, on suit les aventures de Kate Williams à partir du moment où elle accepte le poste de chef de police dans cette petite ville. Elle sort d’une grande ville et était confrontée à unau choix entre de prendre sa retraite ou d’accepteré un nouveau défi dans cette petite ville. Seulement, son arrivée ne sera pas de tout repos puisque tout le monde s’attendait à ce que le chef adjoint soit promu. Il y a donc du ressentiment dans la population.
Au moment de commencer ce quatrième livre, l’auteure croyait en avoir terminé avec son univers de Mendenhall, mais elle a découvert qu’il restait encore une autre histoire à raconter. « C’est toujours réconfortant pour moi de revenir à Mendenhall. Je connais mon monde. Je sais comment les gens vont réagir. Malgré tout, il arrive des situations où ils me surprennent. Et une des choses que j’aime, c’est que la vie continue… même entre les livres. Il y a des choses qui se simplifient, d’autres qui se compliquent. »
Ce roman est centré sur la famille de Kate Williams. On les en avait vu les membress un peu dans les autres livres, mais ici, ils sont au cœur du récit. La policière doit se rendre à Saint-Lambert, au Québec, après que sa mère eut été victime d’un délit de fuite. Les vieux réflexes prenant le dessus, elle se met à enquêter sur cette histoire, au grand déplaisir des policiers de Longueuil. Puis, un terrible drame se passe à Mendenhall, ce qui l’oblige à rentrer et elle découvre que les deux histoires sont liées.
La sensibilité du temps des fêtes
Marcelle Dubé est plutôt habituée à écrire des textes policiers ou à explorer les mondes du fantastique, de la fantasiey et de la science-fiction. Pourtant, depuis trois ans, elle publie une nouvelle romantique à l’arrivée des premières neiges. « Ce n’est pas naturel pour moi, car je n’aime pas particulièrement la romance. Il faut croire qu’il y en a quelque part en dedans de moi et que ça s’accumule jusqu’à ce temps-ci de l’année… mais il y en a juste assez pour une nouvelle, pas pour un roman. Je suis plus adoucie dans le temps de Noël, je ne pense plus aux meurtres, aux mystères et aux histoires fantastiques. »
Pour cette histoire, elle s’est inspirée d’une femme qu’elle a connue alors qu’elle vivait à Robinson. « J’ignore si elle vit encore au Yukon. Elle disait que tous les hommes du coin se ressemblaient avec leurs barbes et le même genre de pantalon. Elle les appelait les Robinson’s Man. J’ai décidé d’écrire sur un Robinson’s Man pas comme les autres. »
D’ailleurs, sa première histoire de Noël était également inspirée d’une femme de sa connaissance. « C’était une femme qui ne fêtait jamais Noël ici, elle partait toujours à l’extérieur du Yukon pour Noël. Elle préférait aller à l’hôtel plutôt que de rester et de recevoir des invitations pour aller chez les gens. Dans mon histoire, mon personnage est une femme qui sort d’une relation et qui refuse qu’on l’invite par pitié dans des soupers de Noël. Elle part donc pour Vancouver lors du temps des fêtes et elle va y rencontrer quelqu’un. »
30 ans au Yukon
Née au Nouveau-Brunswick, elle Marcelle Dubé a grandi aux quatre coins du Québec pour suivre son père qui travaillait dans le domaine de la construction. Puis, la famille s’est installée à Longueuil. À 18 ans, elle a quitté la province pour visiter le pays en train et elle s’est arrêtée à Victoria. De retour au Québec, elle a rapidement ressenti le besoin de bouger : Winnipeg, Brandon, Branton, Vancouver, etc. Le 4 novembre, cCela a fait 30 ans qu’elle vivait au Yukon le 4 novembre. « Je suis arrivée en autobus Greyhound à 3 h ou 4 h du matin. Il faisait noir et terriblement froid et je ne voyais de taxi nulle part. Puis, au loin, j’ai vu une silhouette se découper. C’était ma sœur qui venait me chercher à pied. J’avoue que j’ai eu des doutes à ce moment, mais je crois que j’ai pris la bonne décision en décidant de rester ici. »
Si elle s’est toujours intéressée à l’écriture, elle a connu une longue pauose entre l’adolescence et la naissance de sa fille Emma. « C’est après ça que j’ai commencé sérieusement. Avant, je crois que j’avais besoin de vivre un peu. » Elle a donc suivi des cours, lu sur le sujet. Et, surtout, elle a écrit pour développer sa technique, trouver son style. « Comme lectrice, je lis de plus en plus de mystère, mais je conserve une grande place dans mon cœur pour les histoires fantastiques ou de science-fiction. » C’est donc naturellement qu’elle écrit dans ces genres.
Après avoir publié de façon régulière, avec une maison d’édition, elle se lance dans l’auto-édition, une façon pour elle de contrôler davantage le produit et de conserver ses droits sur les différents produits dérivés.
Quand elle écrit, c’est naturellement en anglais que ça se fait. Elle aimerait, dans une prochaine étape, se lancer dans la traduction de ses textes. Bien qu’elle soit parfaitement bilingue, elle ne se sentirait pas à l’aise de le faire elle-même. « J’essaie de garder une vision à long terme. Après dix ans, j’ai un nombre respectable de romans et j’aimerais trouver un traducteur pour développer un autre marché. »
On peut en apprendre plus sur les derniers livres de l’auteur ou sur l’ensemble de sa bibliographie en visitant le site http://marcelledube.com/.