Pierre-Luc Lafrance
Du 24 au 27 septembre avait lieu le Carrousel international de cinéma jeunesse de Rimouski, un des rares festivals à donner la part belle aux films de différents pays qui s’adressent aux enfants et aux adolescents. Cet événement existe depuis 32 ans et depuis quelques années, il y a un programme qui permet à des délégués de différentes régions de se rendre sur place pour endosser le rôle de jurys. Cette année, la Franco-Yukonnaise Anna Tolgyesi, une élève de 8e année de l’Académie Parhélie, a eu l’occasion de vivre l’expérience. L’Aurore boréale l’a rencontrée pour qu’elle nous parle de son expérience.
D’entrée de jeu, l’adolescente partage son enthousiasme : « J’ai rencontré des gens de partout au Canada, mais aussi quatre de l’Europe. C’était une expérience incroyable. On a pu parler avec les gens, en apprendre plus sur les autres pays. »
Son rôle de jury faisait en sorte qu’elle avait des journées bien remplies. « On écoutait un ou deux films par jour. Et il y a eu une fois où on a regardé une programmation de courts-métrages. Après chaque projection, on allait dans une salle pour débattre pendant une heure ou deux sur les films. » À la fin de la programmation, les douze juges ont fait un autre débat pour déterminer le gagnant. « C’était bien de voir les opinions des autres, car on interprétait des choses différentes. En débattant, on a pu lancer des idées. » Souvent, le jour, les jeunes pouvaient découvrir la ville et il y avait toujours une activité, souvent le soir. Et à la fin de la journée, les participants revenaient dans la famille qui les accueillait pour la durée du séjour.
De son côté, son coup de cœur revient à un film brésilien, Au premier regard, qui était présenté en version originale portugaise avec des sous-titres français. « C’était l’histoire d’un garçon de 16 ans aveugle, mais ce n’était pas triste. On voyait sa vie avec ses bons et ses moins bons côtés. »
Anna Tolgyesi revient emballée de son expérience. « Ça m’a permis d’avoir un regard différent sur le cinéma. Avant, je n’avais pas d’expérience dans le domaine. Là, j’ai appris le vocabulaire et je comprends mieux comment c’est fait. Je regarde comment c’est filmé, le jeu des acteurs. »
Une mauvaise nouvelle
Peu de temps après la présentation du festival, les organisateurs ont appris une mauvaise nouvelle. Le financement qui permettait de mettre en place le projet de délégués provenant d’autres régions du Canada ne sera pas reconduit. À moins d’un changement de situation, cette décision met en péril la poursuite de cette activité, du moins de son volet canadien.
Pour Anna, cette décision serait dommage. « J’aurais aimé qu’ils continuent afin que d’autres jeunes puissent vivre la même expérience que moi. J’ai vraiment aimé ça, parce que c’est le fun, mais aussi parce que j’ai beaucoup appris. »