Marie-Hélène Comeau
L’art autochtone yukonnais sera de nouveau à l’honneur cet été au centre-ville de Whitehorse. Plus de 200 artistes de la scène et 70 artisans se succéderont pour la 4e édition du festival Adäka à la fin juin.
La grande nouveauté de cette année sera la participation de treize sculpteurs de renom du Canada, de l’Alaska, mais également des îles Haida Gwaii et de la Nouvelle-Zélande. Chaque jour, ils se réuniront pour discuter et partager des idées de création. En après-midi, on les retrouvera sur le site en plein travail auprès des autres artistes et artisans ou même en canoë sur le fleuve Yukon le 1er juillet.
« Les œuvres créées à partir de leur expérience sur le fleuve seront exposées dans une galerie d’art sur le site, aménagée spécifiquement pour l’occasion », explique Charlene Alexander, cofondatrice de l’événement aux côtés de Katie Jonhson du festival.
Le nom de Charlene Alexander est familier pour plusieurs artistes du Nord canadien puisqu’elle a été responsable de la création en 1989 du Festival international des arts du Grand Nord (Great Northern Art Festival). Un événement qui se tient annuellement à Inuvik aux Territoires du Nord-Ouest.
« J’ai fondé et géré pendant plus de dix le Festival international des arts du Grand Nord. Il va de soi que l’expérience que j’y ai acquise m’a aidée lors du festival Adäka, une structure solide dès sa première année d’activité. Habituellement, un festival commence de façon modeste, mais comme nous savions déjà comment organiser un tel événement, nous avons été en mesure dès la première année d’offrir un festival d’envergure », explique-t-elle le regard vif et le sourire aux lèvres malgré le va-et-vient continuel des jours précédant le début des festivités. « Notre but est de transformer Adäka en événement international et nous sommes sur la bonne voie pour y arriver », estime-t-elle.
Alors que le Festival international du Grand Nord s’adresse à tous les artistes des trois territoires, Adäka vise exclusivement la participation des artistes des Premières nations. Sur les rives du fleuve Yukon à Whitehorse du 27 juin au 3 juillet, le Centre culturel Kwanlin Dün accueillera ces artistes ainsi que de nombreux commissaires venant, entre autres, de la Suisse, de Seattle, de Vancouver et d’Ottawa. « Ils vont participer aux discussions et surtout regarder les œuvres ainsi que la collection permanente du gouvernement du Yukon », explique Charlene Alexander. « Le talent des artistes des Premières nations du Yukon est immense. J’aime penser que ce festival peut devenir un incontournable permettant aux gens de découvrir ces talents », ajoute celle dont le désir en créant et en développant Adäka est essentiellement celui de transmettre un outil d’épanouissement aux générations futures des Premières nations. « La transmission est un élément motivant qui m’aide chaque année à accomplir tout le boulot nécessaire. »
Le conte va continuer d’avoir une place de choix durant l’événement. Tous les jours, une personne aînée partagera autour du feu de camp aménagé pour l’occasion ses histoires ou les légendes culturelles. L’événement intitulé Campfire Stories permettra également au public d’échanger et de tisser des liens dans un contexte convivial.
Finalement, comme les années précédentes, plusieurs artistes seront sur place tous les jours affairés à travailler sur leurs œuvres, permettant ainsi aux visiteurs de suivre la progression de leur travail. Une série d’ateliers de création seront également offerts quotidiennement.
Il est possible d’obtenir la programmation complète des événements au site Web suivant : Adäkafestival.ca
ou de soumettre son nom pour y faire du bénévolat.
« Sans le précieux travail bénévole des gens, il nous serait totalement impossible d’offrir un événement d’une telle qualité, » confie Charlene Alexander avant de retourner aux tâches qui l’attendent d’ici la cérémonie d’ouverture du festival.