Pierre Chauvin
L’artiste franco-yukonnaise Hélène Beaulieu, connue pour sa maîtrise du ukulélé, est en passe de sortir un album réalisé avec Kim Barlow.
Dans Blue Hibou – réalisé avec Kim Barlow, artiste qui a vécu au Yukon –, Hélène chante en français et en anglais et joue du ukulélé, un instrument qui ressemble à un modèle réduit de guitare. « Je suis tombée en amour avec l’instrument », explique-t-elle en entrevue à l’Aurore boréale.
L’instrument peine encore à être considéré de la même façon que la guitare ou le piano. On l’associe souvent aux feux de camp sur la plage et aux soirées bien arrosées. « Ce qu’on entend souvent ce sont des ukulélés de piètre qualité qui ne sonnent pas bien », dit-elle. « C’est encore considéré comme un jouet », regrette-t-elle. « Il y a beaucoup de musiciens comme James Hill et Jake Shimabukuro qui ont élevé le ukulélé à un rang d’instrument plus sérieux. »
Son registre : la musique classique. Elle a d’ailleurs poursuivi des études en guitare classique. Aujourd’hui, elle est professeure de musique à son compte, et donne des spectacles de temps à autre.
Blue Hibou c’est un mélange de guitare et de ukulélé, de pièces instrumentales et de chansons.
Sur les six chansons que comptent l’album, trois sont en français, trois en anglais. Des thèmes assez différents, dont le bilinguisme, sont abordés par exemple dans la chanson « Lazy Anglais » où Kim Barlow et Hélène Beaulieu alternent entre français et anglais.
Le groupe prévoit de faire une tournée au printemps dans l’Est et peut-être au Yukon plus tard dans l’année.
Conseil des arts
Hélène Beaulieu a aussi récemment reçu une bourse du Conseil des arts du Canada pour composer avec l’artiste torontois Justin Haynes des duos à la guitare. Elle avait déjà pu travailler avec lui dans des ateliers d’improvisation grâce à une bourse du gouvernement yukonnais. Cette bourse lui permet de se consacrer pendant trois mois à l’écriture de pièces instrumentales.
« Le premier mois, c’est plus de la recherche individuelle », dit-elle. « J’écoute beaucoup de musique, j’improvise un peu, je m’enregistre, j’écoute. » Le deuxième mois, c’est l’occasion de « développer l’écriture ». La guitariste planifie d’aller travailler avec Justin Haynes en mai à Toronto pour le troisième mois, afin qu’ils mettent leurs idées en commun.
Pour elle, l’inspiration vient en jouant, même si elle reconnaît que la composition d’une pièce peut être difficile. « Ça peut être frustrant parce que la rétroaction, tu ne l’as pas toujours immédiatement », explique-t-elle. « J’essaye d’explorer aussi, d’écouter de nouveaux trucs, voir un peu ce qui m’inspire », dit-elle. Ses auteurs favoris : Érik Satie, Stravinski, Britten, Eliot Carter. Elle dit aimer les compositeurs impressionnistes, comme Debussy, Ravel, et plusieurs autres.
La bourse du Conseil des arts du Canada lui permet d’explorer et de créer des pièces différentes du « mainstream », car la créativité, ce n’est pas toujours rentable. « Ce projet-là, ce n’est pas nécessairement quelque chose qui me permettrait de jouer dans un bar ou de jouer au café du coin », dit-elle. « La musique un peu plus expérimentale, classique, ce n’est pas nécessairement quelque chose qui serait payant. »
Pour écouter des extraits de l’album Blue Hibou, consultez bluehiboumusique.com. Pour plus d’information sur Hélène Beaulieu et son travail, visitez helenebeaulieumusique.com.