le Samedi 14 septembre 2024
le Lundi 24 mars 2014 9:36 Art et culture

En bref: réouvrir la radio

Jean-Étienne Sheehy

17 ans se sont écoulés entre la parution du premier disque d’En bref et Silence radio, le deuxième opus de la bande. Si, on doit au groupe franco-ontarien certains classiques intemporels de la chanson francophone hors-Québec dont Depuis toi, Tension passion et Ici dans l’nord, force est d’admettre que Silence radio n’a rien de vieillot. En fait, En bref n’a rien perdu de l’élan des beaux jours.

D’abord, le son d’En bref est intact, sans être périmé. Nul besoin de dépoussiérer la pochette du disque; le sens de la pop du quatuor est omniprésent au long des douze chansons, entre les intentions atmosphériques et les grooves menés par l’excellente section rythmique. Après avoir peaufiné son passé sur la pièce titre, le groupe mené par Yves Doyon se promène entre les genres et les influences, entre les accents rock de L’Instant, le plaisir primaire de Funky Monkey et la sobriété folk de la composition instrumentale Valse pour Camille. À l’écoute de Silence radio, on a parfois l’impression que le temps s’est arrêté (Tu es à moi), sans que le résultat ne soit périmé.

Le constat est semblable lorsqu’il est question du potentiel radiophonique d’En bref. Une des forces de Silence radio réside à l’intérieur des refrains, façonnés selon les règles de la pop contemporaine. Pas de failles, tant au niveau mélodique, que dans la réalisation. Les chansons sont lustrées par les arrangements, même si le groupe arrive à sortir du carcan de ce format le temps de Ça fait longtemps, un clin d’œil aux origines du groupe.

En bref propose une liste d’invités imposante; Geneviève Toupin, Anique Granger et Andrea Lindsay participent à Silence radio en tant que choristes. C’est toutefois lorsque les quatre membres de la formation s’élancent à l’assaut de la douzaine de titres que la chimie opère à son meilleur. Silence radio propose de très beaux moments à ce niveau.

Ne tentons pas de déterminer si le passé est garant de l’avenir dans le cas d’En bref. En attendant, le groupe vient de réitérer sa place parmi les incontournables de la chanson francophone hors Québec.