0
0
1
443
2530
21
5
2968
14.0
Normal
0
false
false
false
EN-US
JA
X-NONE
/* Style Definitions */
table.MsoNormalTable
{mso-style-name: »Table Normal »;
mso-tstyle-rowband-size:0;
mso-tstyle-colband-size:0;
mso-style-noshow:yes;
mso-style-priority:99;
mso-style-parent: » »;
mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt;
mso-para-margin:0cm;
mso-para-margin-bottom:.0001pt;
mso-pagination:widow-orphan;
font-size:12.0pt;
font-family:Cambria;
mso-ascii-font-family:Cambria;
mso-ascii-theme-font:minor-latin;
mso-hansi-font-family:Cambria;
mso-hansi-theme-font:minor-latin;}
Pierre-Luc Lafrance
Le Retour de l’ours est un roman de Catherine Lafrance (aucun lien de parenté avec moi) qui vient de paraître aux Éditions Druide. Dans le résumé du livre, on en parle comme d’un « roman du Grand Nord » et c’est bien le cas.
L’action se déroule dans un futur indéterminé et a pour cadre un petit village nordique de 325 habitants qu’on ne nomme jamais. On y suit la vie de ses habitants, des gens des Premières nations qui sont peut-être les derniers survivants des grands changements climatiques. On ne sait pas exactement où nous sommes, ni quand. Le seul repère temporel : l’histoire a lieu 150 ans après la fin du monde tel qu’on le connaît.
Parmi les survivants se trouve une adolescente, Sakari. C’est à travers son regard que nous découvrons ce monde revenu à l’état sauvage. Après le réchauffement de la Terre, l’hiver commence à reprendre sa place dans cette partie du monde. Cette nouvelle, qui souligne un retour à l’équilibre, une sorte de deuxième chance pour le monde, s’accompagne de son lot de problèmes. Le plus important, c’est que la nourriture se fait de plus en plus rare. Les morses, qui n’ont plus de prédateurs depuis le départ des ours polaires, sont de plus en plus nombreux et ils mangent les réserves de poissons, ce qui chasse les phoques et les baleines et rend la situation de plus en plus périlleuse pour Sakari et son peuple. Ne reste plus qu’un espoir, le retour de Nanuk, l’ours blanc qui a déserté la région après le cataclysme. Lorsque des signes laissent croire que le prédateur est revenu, ce qui permettrait de rétablir un équilibre dans cet écosystème, Sakari rejoint son grand-père Aloupa sur le grand rocher où ils scruteront la plaine dans l’espoir que l’ours revienne. C’est ainsi qu’elle deviendra à son tour une vigile. Elle sera la première femme à le devenir.
Plus qu’un roman d’anticipation, Le Retour de l’ours est un conte initiatique. On suit Sakari tous les jours sur son rocher. On écoute avec elle les histoires de son grand-père. On participe à la passation du pouvoir. Ce roman ne met pas l’accent sur la science, ne tente même pas d’expliquer comment la catastrophe s’est produite. On met plutôt l’accent sur les conséquences et sur les personnages. La relation entre la petite-fille et le grand-père est particulièrement réussie. Et il y a le père, un peu en filigrane par moment qui vient s’insérer dans cette trame.
Ceux qui s’attendent à une histoire d’action seront déçus. Le rythme est lent. Le ton plus introspectif. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne se passe rien, mais comme le résumé peut le laisser présager, c’est une histoire d’attente. L’écriture maîtrisée de l’auteure rend cette attente agréable. Comme Sakari, on s’inquiète du sort de son peuple. On se surprend à espérer le retour de Nanuk. Le message écologique de l’auteure est clair, mais jamais trop lourd. Il ne prend jamais la place du récit.
Le Retour de l’ours
Catherine Lafrance
Éditions Druide, 2013
264 pages