Du 26 au 28 juillet 2013 se tenait au Centre de l’héritage tlingit à Teslin une célébration de la culture tlingite. Répartis sur trois jours, des manifestations culturelles, des chants ainsi que des danses ont eu lieu. À travers les festivités, le peuple tlingit a présenté aux visiteurs les différents aspects de leur histoire et de leur culture. Le Conseil tlingit de Teslin, mais aussi la Première nation de Carcross/Tagish et la Première nation Tlingit de la rivière Taku (Atlin) ont organisé les festivités qui ont lieu tous les deux ans. En effet, la prochaine célébration sera organisée par la communauté tlingite de Juneau l’année prochaine.
Traditionnellement, le mois de juillet était un mois de retrouvailles et de regroupement. Les clans se retrouvaient durant cette période afin de renouer des contacts avec les membres de la famille ainsi que les amis. Cette année, les Tlingits de la côte ont donc été les hôtes de leurs « frères » de l’intérieur des terres.
Des manifestations culturelles
Dans l’une des cabines attenantes au centre, une démonstration de tissage d’une couverture chilkat avait lieu. Couverture destinée aux danses cérémonielles, elle est confectionnée avec de la laine de chèvre de montagne. Les trois couleurs dominantes sont le noir, le blanc et le jaune. Les motifs représentent le monde naturel et les animaux qui, lors des mouvements effectués par le danseur, s’animent au son du tambour.
On pouvait également observer le processus de fumage d’une peau d’orignal à partir d’un petit feu de cèdre et de pommes de pin. Devenue brune, la peau peut-être utilisée pour la confection de vêtements ou de mocassins.
Des ateliers de fabrication de nasse et de sculpture sur bois ont attiré l’attention de nombreux visiteurs qui ont pu sculpter leur propre pagaie sous le regard attentif du maître-sculpteur Wayne Price, originaire de Haines en Alaska.
Célébrer à travers le chant et la danse
La culture tlingite a rayonné par la musique et la danse. En effet, les groupes de danseurs de la région comme les Dakhka Khwaan ou les danseurs du mont Saint Elias originaires de Yakutat en Alaska se sont produits sur une scène extérieure, avec pour toile de fond le lac Teslin. Trois festins étaient proposés aux invités dont l’organisation était répartie entre la Première nation de Carcross/Tagish, la Première nation Tlingit de la rivière Taku et le Conseil tlingit de Teslin, respectivement le vendredi, samedi et dimanche soir. Au menu figuraient, entre autres, du saumon fumé et de la viande d’orignal.
Dans la langue tlingit, Ha Kus Teyea (le nom de la célébration) signifie « à la façon tlingite ». Elle fut donc la célébration de la culture à travers le chant, la danse et la nourriture, mais ce fut aussi l’occasion pour les aînés et les plus jeunes de se retrouver au cœur du territoire traditionnel des Tlingit de Teslin, c’est-à-dire au bord du lac Teslin. Car, comme l’a rappelé l’aînée Virginia Smarch : « Nous faisons partie de la terre et de l’eau. »