le Mardi 17 septembre 2024
le Mercredi 12 juin 2013 14:19 Art et culture

Les horizons métissés de Trifolia

Le trio de jazz Trifolia se produira sur la scène du Old Fire Hall de Whitehorse le 18 juin prochain. Originaire de Montréal, la formation donnera à Whitehorse le coup d’envoi d’une tournée pancanadienne de quinze dates.

Au menu, la présentation du premier album du groupe, Le refuge, mais également une période d’échange avec le public.

Le trio de jazz Trifolia se produira au Old Fire Hall de Whitehorse le 18 juin prochain. Marianne Trudel, Étienne Lafrance et Patrick Graham échangeront avec le public avant de monter sur scène. Photo : Randy Cole

Le trio de jazz Trifolia se produira au Old Fire Hall de Whitehorse le 18 juin prochain. Marianne Trudel, Étienne Lafrance et Patrick Graham échangeront avec le public avant de monter sur scène. Photo : Randy Cole

Métissage musical

Composé de Marianne Trudel (piano, Wurlitzer, accordéon, voix), Étienne Lafrance (contrebasse) et Patrick Graham (percussions), Trifolia se définit comme « un étonnant chevauchement musical alliant jazz, musique romantique et rythmes du monde. »

Au regard des parcours musicaux des trois artistes, la description sonne plutôt juste.

« Patrick vient vraiment des musiques du monde, et Étienne est un contrebassiste virtuose, qui vient de la musique classique », explique Marianne Trudel. « Pour ma part, j’ai étudié le jazz, la musique classique et contemporaine, les musiques du monde et j’ai fait une maîtrise en ethnomusicologie. Mon regard sur la musique est donc vraiment très ouvert. »

Pas de hasard, donc, au fait que les trois musiciens se soient rencontrés il y a un peu moins de deux ans au sein de la section rythmique de l’ensemble OktoEcho, où se conjuguent improvisation et musique arabe.

« Sans trop se poser de questions, on fait une musique qui est influencée par différents courants », poursuit Marianne Trudel. « C’est sûr qu’on peut toujours faire des liens, mais personnellement, j’essaie de m’éloigner des étiquettes. Ce qui intéresse le plus Trifolia, c’est justement de faire une musique qui est en dehors de ces catégorisations-là. »

Une « approche ouverte »

Marianne Trudel a composé les douze pièces de l’album Le refuge. Trois d’entre elles ont été cosignées avec ses musiciens.

Parmi ses influences notables, on trouve le compositeur et multi-instrumentiste Keith Jarrett, qu’elle a écouté à fond la caisse [sic], la compositrice et arrangeuse new-yorkaise Maria Schneider, notamment pour son travail avec les Big Band, ou encore le compositeur brésilien Egberto Gismonti, dont elle salue l’approche très ouverte. L’attirance de Marianne Trudel pour les sonorités latines et brésiliennes se retrouve également dans l’œuvre de Trifolia.

« Tous les gens qui ont une approche ouverte et un regard assez large sur la musique, qui la voient comme une seule et même chose, m’attirent », confie la compositrice. « Les artistes qui m’ont influencée ont une qualité vraiment mélodique, à l’avant-plan dans ce qu’ils font, un certain lyrisme qui moi me touche. »

Un jazz accessible

Le métissage des genres prôné par Trifolia lui permet ainsi de dépasser les frontières du jazz conventionnel, et du même coup, de joindre un plus large public.

« Nous proposons une musique apparemment très touchante qui, paraît-il, fait du bien à l’âme, donc on en est très contents », indique Marianne Trudel. « Jusqu’à maintenant, nous avons vraiment de super belles réactions du public, public qui parfois ne vient pas du tout du jazz. C’est ce qu’il y a de beau dans cette musique-là, c’est que ça peut vraiment plaire au grand public. »

Trifolia ne cache pas son enthousiasme à l’idée de se lancer dans cette tournée de trois semaines qui conduira l’ensemble sur les scènes des principaux festivals de jazz canadiens.

« Nous, on préfère le live au disque, parce que nous pouvons nous rendre dans des endroits… », avoue la compositrice. « En live, on ne sait jamais quelle direction vont prendre les pièces, car il y a beaucoup d’improvisation. »