Dennis Shorty, membre de la Première nation Kaska Dena (Ross River) est un artiste accompli. Musicien, il est aussi sculpteur depuis 35 ans. Issu d’une famille de sculpteurs, il a appris en observant son père et son grand-père. Ses pièces de prédilection sont les ramures de caribou, d’orignal et de cerf, mais également la corne de bœuf musqué.
Guérir à travers la peinture
Depuis six ans, Dennis s’est aussi lancé dans la peinture. Autodidacte, il a commencé en décembre 2012 et janvier 2013 une série de toiles représentant des paysages de Ross River avec des esquisses d’animaux, de poissons et d’hommes. Toute cette série est peinte en utilisant en couleur de fond la couleur blanche naturelle de la toile.
Dennis explique : « Peindre de cette façon est une idée que j’ai eue et j’ai essayé. »
Survivant de l’école résidentielle de Lower Post (Colombie-Britannique), Dennis a passé sept années dans ce pensionnat entre l’âge de 5 et 12 ans. À la suite de cette expérience traumatisante, peindre est pour lui un acte qui le mène sur la voie de la guérison.
Il précise : « J’ai été en école résidentielle et tout autour de moi n’était que noirceur et douleur. Mes peintures jouent un rôle dans mon trajet vers la guérison. »
Maintenir la relation avec la nature
Peindre pour guérir, mais aussi peindre pour rappeler aux gens l’importance de la nature. En effet, si tous les tableaux de M. Shorty représentent des animaux et la nature, ce n’est pas par hasard. Il souhaite, à travers ses toiles, réveiller la conscience collective.
Il s’explique : « Les animaux, les gens et la Terre sont interconnectés. La nature est puissante, mais nous devons la respecter et la protéger. Nous devons obéir aux lois de la nature, mais nous avons trop tendance à l’oublier. »
Un retour à la loi de la nature est donc l’élément principal que M. Shorty exprime à travers la peinture. Mais il tient à préciser que la culture kaska dont il est issu n’est pas la seule à exprimer ceci.
« Peindre est une façon d’exprimer ma culture kaska, mais également la culture de tout le monde. En effet, nous dépendons tous de la nature et sans elle, nous ne pouvons pas survivre.
Finalement, le blanc en toile de fond est une façon pour le peintre d’exprimer le vide qui nous guette si nous ne respectons pas plus la loi de la Terre Mère.
« Si nous ne prenons pas soin de la nature, il n’y aura plus rien, comme le blanc dans mes peintures… »
Une réception finale en musique
Invité au Marché des artistes du 25 au 28 avril dans le cadre du festival Scène du Nord à Ottawa, Dennis présentera également son art lors d’une tournée de trois mois en Allemagne l’été prochain en compagnie de son épouse originaire de Berlin.
Si vous souhaitez rencontrer Dennis en personne et profiter de ses multiples talents, vous êtes invités à vous joindre à la réception qu’il donnera le 30 avril prochain à la galerie Rah Rah à l’issue de son exposition.
L’ambiance musicale sera assurée par lui-même et sa conjointe. Leur groupe Dena Zagi proposera une ambiance toute yukonnaise avec des chansons en langue kaska!