Passionné par l’histoire du canotage et de la traite des fourrures, Gilles Bédard vient de publier le livre Les voyageurs d’Amérique. Lancé dans le cadre du Festival du Voyageur, qui se tenait du 15 au 24 février dernier à Winnipeg, l’ouvrage constitue une mine d’or pour qui veut en savoir plus sur la vie quotidienne des voyageurs, mais aussi sur les rivières des territoires de l’Ouest et du Nord et les postes de traite qui les jalonnaient.
Richement documenté et illustré – bon nombre d’images proviennent du fonds documentaire des Archives nationales du Canada –, « Les voyageurs d’Amérique » est le fruit de plus de 30 années de recherche et d’aventures. « Je me suis toujours intéressé aux canots et aux expéditions reliées à histoire des voyageurs, et je souhaitais faire connaître aux gens cette page de l’histoire du Canada », explique l’auteur. « Ce qui m’a aussi motivé à écrire un ouvrage sur les voyageurs, c’est le fait qu’ils ne sont pas connus », ajoute-t-il. « Les Québécois qui me demandaient ce que je faisais ne savaient pas de quelle sorte de voyageurs je parlais; les voyageurs des temps modernes? Les voyageurs qui font le tour du monde? Quand je parlais de la traite des fourrures et des coureurs des bois, là, on me comprenait. »
Trente-six ans de passion
Gilles Bédard a réalisé sa première expédition en canot en 1977, sur la rivière Hayes, au Manitoba. En consultant une carte, il remarque un jalon historique indiquant l’emplacement de deux maisons construites par l’explorateur français DesGroseilliers. « Nous nous sommes arrêtés et nous sommes allés voir », se souvient-il. « C’était grisant de marcher à un endroit où Radisson et Des Groseilliers avaient vécu! » Avant de remonter le fleuve Nelson, il fera également escale à York Factory, où se trouve encore l’ancien poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson. De retour à Winnipeg, Gilles Bédard entame rapidement quelques recherches sur le sujet. Depuis cette époque, sa passion ne l’a jamais quitté. « Je suis Québécois, mais j’ai travaillé au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, au Nunavik, au Yukon. J’ai fait beaucoup de déplacements et partout où je m’arrêtais, je m’informais sur l’histoire du coin de pays où j’étais », raconte-t-il. « J’ai ainsi découvert plein de trésors, comme la page couverture de mon livre, que j’ai trouvée dans un livre à Duluth, au Minnesota. »
L’idée de départ était en réalité de traduire ledit ouvrage, mais comme aucune maison n’édition n’était prête à soutenir ce projet, Gilles Bédard s’est finalement résolu à développer son propre livre.
Le canotage comme thérapie
Résident du Yukon de 1992 à 2004, Gilles Bédard a été directeur de l’école Émilie-Tremblay de Whitehorse pendant trois ans. Il a par la suite travaillé au ministère de l’Éducation, avant de retourner à l’enseignement. En famille ou entre amis, le canotage a toujours été pour lui une façon de se ressourcer au rythme de la nature. « Je partais en expédition presque tous les ans, à la fin de l’année scolaire », raconte-t-il. « Après un jour ou deux dans le bois, l’aspect sauvage et la poésie de la nature vous font oublier tous les tracas de l’année. C’est une sorte de thérapie; c’est ça que j’apprécie et c’est ça qui m’a fait aimer le canot. »
Les voyageurs d’Amérique (Les éditions Gid; 176 p.) est en vente auprès de l’auteur au prix de 40 $ (hors frais de port). Les Yukonnais intéressés peuvent également se procurer un exemplaire auprès de Danielle Bonneau à Whitehorse.