David Ruben Piqtoukun, qui vit aujourd’hui en Ontario, a commencé la sculpture en 1972. Depuis, il ne cesse de donner vie aux mythes inuits en stéatite, en marbre ou en bronze pour ne citer que quelques-uns des matériaux utilisés. L’artiste avoue cependant avoir une préférence pour la stéatite qui est un matériau accessible et le cristal de l’Italie dont la sculpture se rapproche de celle d’un bloc de glace.
L’importance de la figure chamanique
L’œuvre exposée à Ottawa est une interprétation par l’artiste d’une tradition orale inuvialuite. Évoquant les chamanes qui s’envolent vers la lune, cette sculpture représente une figure féminine qui n’est pas née chamane, n’a pas été initiée à ce rôle, mais s’est entraînée avec ardeur et a persévéré jusqu’à réussir son vol cosmique.
Cette création en bronze avec patine s’intitule Dancing on the moon et met en lumière les concepts de voyage spirituel et de créativité.
« Je continuerai toujours à collectionner des histoires et à en apprendre davantage sur le chamanisme et la mythologie inuite. C’est la source de ma motivation et de mes démarches créatives. Mais c’est aussi la source de ma fascination et de mon inspiration », précise-t-il.
Collecter les histoires
L’artiste aime collecter des histoires de l’Arctique afin de les transcrire, à travers le geste du sculpteur, en une œuvre d’art.
« J’ai toujours été fasciné par l’imagination utilisée pour raconter des histoires aux enfants. C’est comme ça que les enfants étaient divertis [dans les collectivités de l’Arctique] et je recueille ces histoires de l’enfance », indique-t-il.
Ces histoires et mythes de l’enfance sont le point de départ du travail de sculpture. Pour David Ruben Piqtoukun, cette mythologie l’aide à développer des images mentales qu’il retranscrit dans ses créations. Le matériau choisi a aussi son importance pour l’artiste, qui dit entretenir un dialogue privilégié avec la matière.
« La narration fait partie de notre culture, elle est transmise de génération en génération, interprétée et réinterprétée. Le rôle de l’artiste est de l’embellir », conclut-il.
Une collaboration des cinq médias francophones des trois territoires canadiens : les journaux L’Aquilon, L’Aurore boréale et LeNunavoix, ainsi que les radios CFRT et Radio Taïga.