1– La nomination de Mary Simon au poste de gouverneure générale : un événement historique
Mary Simon est la première femme autochtone originaire du Nunavik à avoir été nommée au poste de gouverneure générale. Sa nomination est historique et marque un premier pas sur le sentier de la réconciliation entre les peuples autochtones et le gouvernement fédéral.
« Ma nomination reflète nos progrès collectifs vers la construction d’une société plus inclusive et plus équitable », a-t-elle expliqué lors de son discours d’investiture le 6 juillet 2021.
Le 23 novembre dernier, Mme Simon a prononcé en anglais, en français et en inuktitut le discours du Trône, qui expose les lignes directrices du programme du gouvernement.
Pour la cheffe régionale à l’Assemblée nationale des Premières Nations pour le Yukon, Kluane Adamek, non seulement ce discours est une première étape concrète vers la réconciliation, mais c’est aussi un moment inspirant pour toute une génération de jeunes femmes autochtones.
2– La délégation en visite au Vatican : des excuses du pape très attendues
Le 24 septembre 2021, les évêques catholiques du Canada ont présenté des excuses sans équivoque aux personnes survivantes des pensionnats. Adressées aux personnes des Premières Nations, aux Inuits et aux Métis, ces excuses officielles reconnaissent les graves abus qui ont été commis dans le passé et évoquent le profond remords de l’ensemble des évêques catholiques du pays.
Ce dialogue initié à l’automne dernier marque la première étape du processus de réconciliation. Dans cette optique, une délégation des Premières Nations, des Inuits et des Métis devait se rendre au Vatican afin de rencontrer le pape, en décembre 2021.
Ce voyage a été reporté depuis l’apparition du variant Omicron. En effet, certains membres de la délégation sont des personnes aînées vulnérables et le risque de contracter la maladie, lors d’un voyage international, est trop élevé.
Cette première rencontre, pour laquelle une nouvelle date n’a pas encore été communiquée, sera suivie d’une visite du pape en sol canadien, où des excuses officielles devraient être adressées aux peuples autochtones.
3– Le prêtre Rivoire : une injustice supplémentaire vécue par les victimes et leurs familles
En 1993, alors que quatre plaignants du Nunavut se manifestent et soutiennent qu’entre 1968 et 1970, le Père Rivoire les avait sexuellement agressés alors qu’ils étaient enfants, celui-ci quitte précipitamment le Canada pour se réfugier en France.
Ayant la double nationalité, il a été hébergé dans divers établissements de la communauté des oblats. En 2018, le Service des poursuites pénales du Canada a suspendu les accusations qui avaient été portées contre lui, dû au fait qu’il n’existait plus de perspective raisonnable de condamnation. En effet, la France n’extrade pas ses ressortissants.
Lors d’une conférence de presse tenue à Ottawa le 8 juillet 2021, Mumilaaq Qaqqaq, alors députée du Nunavut, et Charlie Angus, député de Timmins-Baie James en Ontario, ont exprimé leur colère et ont demandé que justice soit faite dans cette affaire. Une tendance à la collusion entre le gouvernement fédéral et l’Église serait une des raisons de l’impasse dans laquelle se retrouve cette affaire, selon le député.
Cependant, le 30 novembre 2021, Charlie Angus et Lori Idlout, députée du Nunavut élue en septembre 2021, ont demandé officiellement dans une lettre adressée au président de la Conférence des évêques de France, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, « d’aider [les deux députés] à exercer une pression sur l’Ordre des oblats pour faire en sorte que M. Rivoire revienne au Canada pour y affronter la justice ».
Un renvoi du prêtre devant le système judiciaire canadien est essentiel au processus de guérison, peut-on également lire dans la lettre. À ce jour, aucune réponse n’a été apportée à la requête des deux députés canadiens.
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