le Lundi 17 février 2025
le Jeudi 23 janvier 2025 7:51 Actualités

Deux compétitions mettent la robotique à l’honneur

Le 18 janvier dernier, le CSSC Mercier a accueilli, pour une troisième année, la FIRST LEGO League (FLL) et le FIRST Tech Challenge (FTC). Il s’agit d’un événement majeur du calendrier annuel des jeunes Yukonnais et Yukonnaises qui explorent le domaine de la robotique. — Photo : Noah Dumaine
Le 18 janvier dernier, le CSSC Mercier a accueilli, pour une troisième année, la FIRST LEGO League (FLL) et le FIRST Tech Challenge (FTC). Il s’agit d’un événement majeur du calendrier annuel des jeunes Yukonnais et Yukonnaises qui explorent le domaine de la robotique.
Photo : Noah Dumaine
Le 18 janvier dernier, c’était l’effervescence dans les couloirs du CSSC Mercier. Des dizaines de jeunes ont participé aux qualifications du Yukon de la FIRST LEGO League (FLL) et du FIRST Tech Challenge (FTC) mettant à l’honneur la robotique. Au total, pas moins de 20 équipes se sont affrontées. Plusieurs d’entre elles étaient francophones.

Ces compétitions annuelles permettent aux jeunes de s’initier aux domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM).

Pour la première fois, le FTC a eu lieu cette année en présentiel. « Auparavant, le Yukon n’avait pas assez d’équipes participantes pour permettre un format de jeu “traditionnel” ou avoir un jury en personne. Les équipes devaient alors filmer leur performance et être évaluées à distance », explique Leanne Watson, présidente de la Robotics North Society, qui organise ces compétitions au Yukon.

Les deux compétitions se sont déroulées tout au long de la journée. La FLL s’adresse aux jeunes de 9 à 16 ans. « Ils doivent construire un robot avec des blocs LEGO et utiliser un programme de codage. Il n’y a pas de commandes lors de la compétition avec une manette ou quoi que ce soit. Tout est comme programmé. Ils ont 2 minutes 30 pour faire le maximum de missions et obtenir le maximum de points », résume Leslie Larbalestrier, trésorière de Robotics North Society. Quatorze équipes ont participé à la FLL.

Le FTC, quant à lui, est une compétition réservée aux jeunes de 12 à 18 ans. Ils et elles construisent un robot à partir de zéro avec des pièces en métal et le codent.  « Le robot réagit instantanément aux commandes comme une voiture téléguidée. Mais c’est beaucoup plus complexe parce qu’ils doivent tout construire », nuance Leslie Larbalestrier. La mission de cette année était assez particulière parce qu’à la fin de la mission, le robot devait se suspendre en hauteur. Six équipes se sont affrontées cette fin de semaine.

Grâce à une subvention de l’AFY, l’organisme Robotics North Society a fait venir une juge francophone, Lyna Alem, pour faire partie du comité de sélection.

Photo : Noah Dumaine

Une francophone au comité de sélection

La Robotics North Society a reçu une subvention de l’Association franco-yukonnaise (AFY) lui permettant de faire venir du Québec une juge bilingue pour les deux compétitions. Les jeunes ont donc pu faire leur présentation devant le jury, en français ou en anglais.

« Ce n’est pas tous les enfants qui parlent anglais ou qui sont assez à l’aise de parler en anglais. Pour eux, c’était un avantage de pouvoir exprimer des choses plus techniques dans leur langue », rapporte Leslie Larbalestrier.

Des juges bilingues étaient toutefois déjà présents l’année passée pour la FLL.

La subvention a également permis de couvrir les coûts d’inscription de trois équipes francophones, de la publicité en français ainsi que des ateliers de formation pour les nouvelles équipes.

Savoir coder, mais pas seulement

La participation à ce type de compétitions permet aux jeunes de développer également des compétences transversales.

Selon Hadrien Collin, enseignant en mathématiques et en physique au CSSC Mercier, les compétitions de robotique sont similaires aux compétitions sportives et font la promotion de l’apprentissage technique, du travail d’équipe et de la gestion du temps. Ce dernier a encadré plusieurs équipes participant au FTC.

« J’ai l’impression que ce programme les oblige aussi à faire des choses qui ne sont pas dans leurs cordes », partage Leanne Watson. « Ils doivent rencontrer des professionnel.le.s du secteur, ce qui, d’une certaine manière, les aide à sortir de leur zone de confort, ce qui ne peut que les aider à l’université, dans leur travail et dans leurs perspectives. C’est un programme très complet. »

« Ce que j’aime, c’est que c’est quelque chose de différent », partage Leslie Larbalestrier. « Dans les écoles, on entend souvent parler des activités sportives, des compétitions de basketball, volleyball, etc., mais il y a peu de vision sur tout ce qui est sciences et technologies. Le fait d’avoir ce genre de compétition ou d’événement rejoint des enfants qui ne sont pas nécessairement intéressés par le sport. Ça travaille aussi la patience et la précision, l’autonomie, le fait de ne pas se décourager, parce que les enfants doivent être super précis dans la façon dont ils placent le robot. »

Guillaume Robert et Valérie Lebel ont encadré pour une seconde année deux équipes participant à la FLL. « Je trouve que ce sont de bonnes habiletés à développer, parce que ce n’est pas nécessairement tous les jours qu’ils ont la chance de faire du codage comme ça ou de travailler à des projets aussi diversifiés », estime M. Robert, coordonnateur à l’intégration culturelle à la CSFY.

« C’est une compétition où tout le monde s’entraide les uns les autres. Dans le fond, tout ce qu’on veut, ce n’est pas nécessairement gagner, c’est apprendre le plus possible et se pousser les uns les autres vers le développement de toutes ces habiletés-là », ajoute-t-il.

L’équipe Robot Monsters de l’École Émilie-Tremblay.

Photo : Noah Dumaine

Les jeunes ont été évalué.e.s sur la performance et le design de leur robot, sur le projet d’innovation (scientifique), mais aussi sur l’esprit d’équipe entre les jeunes et les autres adversaires.

Les équipes The Yukon Kraken, Mechanical Poultry (Mercier), F.H.-Collins et CKES Kings (Christ the King) se sont qualifiées pour participer à la compétition provinciale de la FLL qui aura lieu le 9 mars à Maple Ridge, en Colombie-Britannique. La compétition provinciale du FTC aura lieu les 22 et 23 février à Victoria. Les équipes Fireweed Robotics de l’École secondaire de Porter Creek, dont le francophone Adrien Grégoire faisait partie, et The Disciples de l’École St. Francis feront le voyage.

Soulignons que les équipes de l’École Mercier ont reçu divers prix comme celui du Prix des valeurs fondamentales (Core values Award – Mechanical Poultry), celui de l’étoile montante, et celui de la conception de robots. Hadrien Collin a reçu quant à lui le prix du coach et mentor.

Des compétitions majoritairement masculines?

La majorité des participant.e.s était des garçons. Pour la présidente de la Robotics North Society, Leanne Watson, l’organisme américain FIRST fait beaucoup de sensibilisation, de vidéos, d’événements axés sur les filles dans les STIM.

« Nous n’avons pas encore atteint cette capacité, mais c’est quelque chose à laquelle nous pensons. Par exemple, au niveau du FTC, il n’y avait qu’une seule fille sur l’ensemble des élèves. Nous voyons beaucoup de filles, mais nous voyons des choses se produire comme les garçons font tout le codage et la construction et les filles font le travail artistique qui est requis ou elles font le cahier d’ingénierie. »

« Une partie de la formation que nous dispensons à chaque équipe, en particulier à celles qui comptent des filles dans leurs rangs, consiste à s’assurer qu’elles accomplissent les tâches pour lesquelles elles ne se sentent pas douées et celles pour lesquelles elles se sentent douées », informe la présidente.

Pour Leslie Larbalestrier, « le fait qu’on puisse aller chercher une femme juge, pour nous, ça avait vraiment aussi un impact important parce que ça pouvait montrer justement aux filles que la robotique, ce n’est pas juste pour les garçons, c’est ouvert à tout le monde et c’est vraiment le fun. »

« Je pense qu’en général, je dirais que oui, il y a plus de garçons dans le club, mais chaque année, il y a eu des filles aussi, puis elles sont aussi impliquées que les garçons », nuance Guillaume Robert. « Chacun a un peu ses forces, ses faiblesses, puis ils se divisent les tâches. Chaque élève va travailler un peu sur ce qui l’intéresse le plus. Puis, c’est tellement large, que je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. »

L’équipe Mechanical Poultry du CSSC Mercier.

Photo : Noah Dumaine