« C’est l’occasion d’organiser un rituel de deuil communautaire au cours duquel les gens se souviennent des êtres chers qui leur manquent au moment de Noël. C’est donc un moment de commémoration. Nous reconnaissons que cette saison est pleine de moments heureux, mais qu’elle peut aussi être difficile pour les personnes qui ont vécu un décès dans leur famille ou dans leur cercle d’amis », explique Heather Finton, coordinatrice des communications à Hospice Yukon.
La cérémonie permet de renforcer la résilience de la communauté et de reconnaître la douleur de la perte. « Je pense qu’une communauté saine est une communauté qui fait de la place à tous les types de sentiments », estime l’employée. « Il est également bon de faire de la place pour le fait que la vie peut être difficile et qu’elle comporte aussi des sentiments douloureux. Et faire cela avec d’autres personnes peut être très encourageant, très nourrissant. Ainsi, les gens se trouvent dans un espace sûr et accueillant où ils ne sont pas seuls. En regardant la salle lors de la cérémonie d’ouverture, j’ai réalisé que le deuil est toujours personnel, mais qu’il s’agit aussi d’une chose que nous partageons tous. »
Des arbres pour se souvenir
À la fin de la cérémonie d’ouverture, cinq arbres ont été allumés. Dans chacun d’eux figuraient, en guise d’ornement, des petites cartes en hommage à des gens.
« Trois d’entre eux sont des arbres généraux pour que les gens se souviennent de qui ils veulent. Et puis il y a aussi un arbre à animaux, parce que, pour beaucoup de gens, leur animal de compagnie est en fait leur principale relation. Nous faisons donc de la place pour reconnaître cette perte », précise Heather Finton.
L’arbre des enfants a une double fonction. « Il peut être destiné aux enfants qui ont perdu quelqu’un. Ils peuvent y accrocher quelque chose, une étiquette ou un autre souvenir. Il est également destiné aux personnes qui ont perdu un enfant », ajoute-t-elle.
Pendant une semaine, les Yukonnais et Yukonnaises ont ainsi pu rendre hommage à leurs proches décédés en accrochant une étiquette commémorative sur les arbres des Lumières de vie, à Whitehorse et dans les communautés.
« Nous collectons toutes les étiquettes à la fin de la semaine et nous recueillons également les étiquettes d’autres organisations. Puis, en janvier, nous organisons une petite cérémonie pour brûler les étiquettes, principalement avec nos bénévoles de l’hospice, mais tout le monde est bienvenu », informe Heather Finton.
Retraite sur le deuil
Le 11 janvier, le Partenariat communauté en santé (PCS) organise une retraite sur le deuil le temps d’un après-midi au Centre de la francophonie. Selon Sandra St-Laurent, directrice du PCS, il s’agit « d’un moment propice à l’introspection. »
« C’est un atelier expérientiel qui fait appel à la technique du Carnet de deuil telle que développée par la psychologue belge Nathalie Hanot. Cette approche, inspirée du Journal créatif, allie la création visuelle à l’écriture pour explorer le deuil sous toutes ses formes que ce soit à la suite d’un accident, d’un handicap, d’une maladie, d’un deuil migratoire et d’un exil, d’une perte d’un être cher, d’une transition de vie (emplois, départ des enfants, divorces et séparation), d’un changement d’identité même », explique Sandra St-Laurent.
Il est important pour elle d’offrir ce type d’atelier à la communauté francophone. « Parce que le deuil fait partie de la vie, on doit tous et toutes faire des deuils de petites et grandes choses ou de personnes, de rêves de famille, de pays, etc. C’est un processus d’exploration et de guérison, c’est un chemin obligé. De le faire dans sa langue et par l’écriture et le collage, le dessin permet d’accéder aux émotions profondes. »
Le PCS propose aussi une trousse découverte-santé « Accompagner le deuil à l’intention des parents/enfants », qui comporte aussi une section sur le deuil animalier.