le Mardi 8 octobre 2024
le Jeudi 26 septembre 2024 7:48 Actualités

La Yukon Quest organise une nouvelle course

Louve Tweddell a participé à sa première course de la Yukon Quest en 2019, sur le format 300 milles. Elle est depuis une habituée de la piste. Selon elle, ce nouveau tracé n’est plus la Yukon Quest traditionnelle, même s’il s’agit d’une opportunité pour le territoire. — Photo : Mitch Gardiner
Louve Tweddell a participé à sa première course de la Yukon Quest en 2019, sur le format 300 milles. Elle est depuis une habituée de la piste. Selon elle, ce nouveau tracé n’est plus la Yukon Quest traditionnelle, même s’il s’agit d’une opportunité pour le territoire.
Photo : Mitch Gardiner
L’annonce du nouveau parcours de la Yukon Quest (Canada) a été faite à la fin de l’été. Pour l’édition 2025 de la célèbre course de traîneaux à chiens, l’organisme a fait le choix ambitieux de s’éloigner complètement du sentier historique. La directrice générale de l’organisme, Sarah Tomlin, explique que c’était une nécessité pour assurer la sécurité des attelages participants et des bénévoles.

Depuis plusieurs années, la Yukon Quest fait face aux conséquences des changements climatiques. Si la pandémie de la COVID-19 avait mis à l’arrêt la course internationale, ce sont finalement les conditions du parcours qui n’ont toujours pas permis de remettre sur pied la traditionnelle Yukon Quest qui relie Whitehorse (Yukon) à Fairbanks (Alaska).

Normand Casavant trouve le nouveau parcours extraordinaire. Il apprécie que la Yukon Quest ait su virer de bord pour maintenir l’esprit du Nord en proposant une course sécuritaire.

Photo : Ray Marnoch

Un tracé majoritairement terrestre

« L’ancienne route n’est tout simplement plus sécuritaire […] La sécurité passe avant tout, alors nous avons dû changer », affirme Sarah Tomlin. Cette décision est soutenue par le musher Normand Casavant. « Aller jouer sur les cours d’eau aujourd’hui, c’est extrêmement complexe et compliqué. […] Aujourd’hui, on oublie ça. »

Pour l’édition 2025 donc, la course traversera les territoires ancestraux du peuple Tlingit de Teslin et des Dena de Ross River, avec un tracé majoritairement terrestre. La piste commencera à Teslin et se dirigera vers Johnson’s Crossing. De là, les attelages remonteront la route Canol Sud, en passant par le lac Quiet, pour atteindre Ross River qui sera le point d’arrivée de la course de 175 milles (282 kilomètres).

Les attelages engagés sur le parcours de 425 milles (684 kilomètres) poursuivront jusqu’à Faro en empruntant la piste Dena Cho. Sur le chemin du retour, ils passeront sur la rivière Pelly pour une cinquantaine de kilomètres, avant de reprendre la route Canol Sud jusqu’à Teslin. « La rivière Pelly est complètement différente du fleuve Yukon. Il s’agit d’une rivière en tresse : elle est donc plus prévisible et plus stable », justifie Sarah Tomlin.

La portion jusqu’au lac Quiet ne semble pas présenter de défis particuliers puisqu’il s’agit d’une piste d’entraînement pour musheurs et musheuses. Le segment jusqu’à Ross River est cependant plus incertain. « J’ai fait des petites recherches. Il y a des sections qui n’ont jamais vraiment été explorées par des musheurs. Il y avait des pistes traditionnelles après Quiet Lake dans le passé, mais on ne sait pas leur état. Il va falloir les retrouver », note la musheuse Louve Tweddell.

Sarah Tomlin occupe le poste de directrice générale de la Yukon Quest (Canada) depuis moins d’un trimestre. Elle occupait précédemment un poste similaire pour l’organisme Skills Canada.

Photo : Kelly Tabuteau

Un nouveau nom pour une nouvelle course

Sur les réseaux sociaux, l’annonce de ce tracé a fait débat. La majorité des personnes ont été contentes de voir un tracé sécuritaire qui permettra de découvrir de nouvelles communautés du territoire. D’un autre côté, près de la moitié des commentaires appelait à un changement de nom.

« Je comprends les changements qui sont apportés. C’est important parce qu’on ne contrôle pas l’environnement, mais je ne considère plus vraiment que c’est la Yukon Quest », commente Louve Tweddell en entrevue.

Pour Normand Casavant, le changement de nom n’est pas une priorité. « Je trouve ça correct que ça reste la Yukon Quest Canada. On est au Yukon après tout […] C’est tellement compliqué. On met des ressources humaines et des sous à changer de nom, alors que ce qu’on veut, c’est une course, un événement majeur au Yukon qui conserve l’esprit du Nord. »

Interrogée sur le sujet, Sarah Tomlin précise que le nom de l’organisation ne changera pas, mais « comme il s’agit d’un sentier différent [le tracé sera] renommé. Ce sera l’occasion d’impliquer les jeunes des communautés concernées pour lui trouver un nom. »

Les règles de la course ont été mises en ligne le 16 septembre. Elles précisent notamment la localisation des points de contrôle et les particularités du repos obligatoire qui sera calculé par un nouvel enregistreur de données.

L’inscription à la course ouvrira le 1er octobre prochain. Louve Tweddell n’a pas encore pris sa décision quant à sa participation. « J’ai des chiens un peu âgés. J’aurais aimé un format de 100 milles [160 kilomètres], mais il n’y en a pas cette année, alors que c’était un des plus populaires », déplore-t-elle. Même son de cloche pour Normand Casavant. « J’entraîne mes chiens, mais j’aimerais tenter de relier Dawson depuis Mayo en mars 2025, donc la priorité sera mon expédition. »

Le coup d’envoi de la Yukon Quest 2025 sera lancé le 1er février 2025, à Teslin.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale