Le gouvernement du Yukon et la Première Nation des Tr’ondëk Hwëch’in avaient déjà signé, en 2013, une entente visant à partager officiellement les responsabilités en matière d’éducation dans le territoire traditionnel des Tr’ondëk Hwëch’in. Cette entente est référée sous le chiffre 17.7. Un comité de surveillance avait été créé par la même occasion.
L’article 17.7 était un ajout à l’entente sur l’autonomie gouvernementale des Tr’ondëk Hwëch’in datant de 1998.
« Il s’agit donc essentiellement de deux gouvernements différents qui travaillent en équipe et qui ont un pouvoir décisionnel conjoint égal sur les programmes d’apprentissage sur le territoire des Tr’ondëk », explique Jody Beaumont, directrice de l’éducation pour le gouvernement des Tr’ondëk Hwëch’in.
Jody Beaumont précise que l’article 17.7 a été pensé dans l’esprit du document Together Today for Our Children Tomorrow (Ensemble aujourd’hui pour nos enfants demain).
Combler les lacunes
Bien que Jody Beaumont reconnaisse que « des choses incroyables se sont produites » ces dernières décennies, l’entente 17.7 de 2013 n’a pas donné les résultats escomptés par les parties.
« Ce n’était pas du tout le potentiel et l’étendue de ce qui pourrait être. Et les choses avançaient assez lentement. C’était une question de capacité de la part des deux gouvernements et de l’habituel argent, temps, personnel, ce genre de choses. Mais il y avait aussi un fossé assez important entre les compréhensions de ce que cela signifiait réellement la cogouvernance. »
« [L’entente] n’a absolument pas inclus l’expertise, la compréhension et les perspectives autochtones concernant le quoi, le comment, le pourquoi de l’apprentissage et tous ces types de choses. »
Dix ans après la mise en place de cette entente, le gouvernement des Tr’ondëk Hwëch’in a donc décidé de revoir et de mettre à jour l’accord.
Ainsi, « cette lettre d’entente décrit explicitement ce qu’est la cogouvernance, ce que cela signifie de partager le pouvoir décisionnel sur certains aspects de l’éducation. Le gouvernement du Yukon s’est également engagé à fournir des ressources au comité de surveillance de l’éducation afin que nous puissions réellement effectuer notre travail », informe Jody Beaumont.
« Il s’agit donc d’un accord supplémentaire qui renforce et officialise l’engagement que nous avons pris d’offrir des possibilités d’apprentissage sur le territoire des Tr’ondëk Hwëch’in qui reflètent et respectent les modes de vie de toutes les personnes vivant sur le territoire », poursuit-elle.
La cogouvernance et le programme en français
L’ouverture du programme de français à Dawson, Confluence, a eu lieu à la rentrée 2024.
Pour Jody Beaumont, l’école devra « s’assurer qu’ils respectent et reflètent également les points de vue et les façons d’être, la langue et la culture des Tr’ondëk Hwëch’in dans leur propre programme éducatif. »
Elle annonce qu’une conseillère en éducation culturelle soutiendra le personnel enseignant. « C’est l’un des postes financés par la lettre d’accord », précise-t-elle.
« Nous aimerions arriver à un point où les enfants du programme français viennent à nos cours de langue hän », espère la directrice.
IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale