Jean-François Bélisle, directeur général du Musée des beaux-arts du Canada, rapporte que chaque année, l’assemblée publique annuelle se fait « sur la route. Au mois de septembre, on est toujours dans différentes régions du pays. »
Il précise ne s’être jamais rendu dans les territoires. « Ça nous a semblé important d’aller dans le Nord aussi. C’est sûr qu’il y a des bassins de population beaucoup moins grands, mais il y a des artistes exceptionnels et des communautés artistiques vraiment vivantes. »
Cette assemblée a permis au conseil d’administration de rencontrer des artistes, des professionnel.le.s du milieu, des gens de différentes institutions, quelques personnes de la classe politique, puis plusieurs citoyens et citoyennes.
« C’est dans cette optique-là qu’on a fait la deuxième partie de notre rencontre, avec un panel où il y avait sur la scène, si je ne me trompe pas, quatre personnes. Donc, une personne du Musée, Steven Loft, qui est vice-président du Musée des arts et de la technologie, et puis trois personnes de Whitehorse. Donc, deux artistes et un directeur de musée », précise-t-il. Il s’agissait de Krystle Silverfox, de Leonard Linklater et de Casey Prescott.
S’ouvrir au reste du Canada
Beaucoup de temps et d’énergie sont investis pour que le Musée des beaux-arts du Canada soit « intéressé et intéressant à l’extérieur d’Ottawa », explique Jean-François Bélisle.
« On est en fait le seul musée au Canada qui a une mission nationale, c’est-à-dire que la loi [la Loi sur les musées] qui nous a créé il y a plusieurs années ne dit pas qu’il faut faire des expositions et créer un musée à Ottawa, mais plutôt qu’on utilise ce musée pour communiquer avec les Canadiens, quel que soit l’endroit où ils vivent », poursuit le directeur.
En effet, le Musée des beaux-arts du Canada est géré par un conseil d’administration qui rend des comptes au Parlement par l’entremise du ministre du Patrimoine canadien. La loi stipule que « le patrimoine du Canada et de tous ses peuples constitue une part importante du patrimoine mondial et doit à ce titre être préservé au profit des générations présentes et futures. »
D’où l’importance, selon lui, de couvrir les territoires du Nord. « C’est important pour moi et pour l’ensemble de l’équipe, bien sûr de ne pas juste débarquer à Whitehorse avec nos grandes idées ou nos façons de faire, mais plutôt d’interagir, de construire des choses qui auront une valeur et qui seront intéressantes. »
Des projets sur le long terme
Jean-François Bélisle rapporte que plusieurs projets émergent. Toutefois, ce dernier souhaite prendre son temps. « Je pense que lancer un projet tout de suite, dans six mois ou dans neuf mois serait de retomber dans la façon de faire habituelle ». Il indique que certains projets pourraient être « un peu moins publics. »
Il relève un défi relié au Nord, celui de la distance. « Le transport d’œuvres d’art et les collaborations avec des artistes ou des musées sont créativement compliqués, juste par cette distance-là. Les factures de transport sont folles. Et on transporte régulièrement beaucoup de choses d’un bout à l’autre du pays. »
Toutefois, il rapporte qu’« il y a peut-être des choses faciles à faire qui n’auront pas d’impact public, mais qui, en arrière-scène, vont pouvoir aider les gens de Whitehorse. »
Il estime que cette collaboration pourrait se révéler également avantageuse de leur côté, car « [elle] va nous mettre en contact avec des œuvres, avec des artistes que peut-être on voit moins souvent dans le Sud, et qui ont énormément de choses à nous apporter. »
IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale