Le PEI est un programme issu du Baccalauréat International (BI). Il s’agit d’un « cadre pédagogique qui propose une approche pour intégrer les matières les unes aux autres et permettre une intégration des connaissances », explique le document mis en ligne sur le site de la Commission scolaire francophone du Yukon. Le programme existe depuis 1968, et son but est d’enseigner aux élèves que « l’apprentissage est lié au monde qui les entoure ».
Ainsi, au cours des derniers mois, le personnel enseignant du CSSC Mercier a suivi des formations, tant en groupe qu’individuelles. « C’était une année concentrée sur le point de vue du personnel, pour se former. Ça représente beaucoup d’heures », annonce Daniel Blais, directeur du CSSC Mercier.
Avec un minimum de seize heures de formation, le but était donc de permettre au personnel enseignant de comprendre le cadre du programme PEI. Pour Daniel Blais, l’important était surtout de « maîtriser ce qui est requis, de savoir appliquer le PEI dans différents contextes ».
D’autres formations sur la multidisciplinarité et sur le développement des plans d’unité conformément aux normes du Baccalauréat International étaient également proposées. Chaque membre du personnel enseignant du CSSC Mercier a par ailleurs été jumelé à un enseignant ou une enseignante expérimenté·e du PEI qui travaille dans le même domaine, entre décembre 2023 et janvier 2024.
Aujourd’hui, le CSSC Mercier n’est plus seulement candidat, mais membre associé. Pour rappel, l’annonce avait été faite en juin 2023. « On prévoit d’être membre à l’automne. On est à jour dans l’échéancier. La visite de notre consultante devrait être en mars, l’année prochaine », ajoute Daniel Blais.
Politiques et critères d’évaluation
Afin d’être approuvé comme établissement membre du PEI, le CSSC Mercier avait plusieurs critères à respecter, comme la formation du personnel enseignant, mais aussi au niveau des politiques administratives. « Nous avons révisé toutes nos politiques. On a notamment ajouté une partie sur l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) », ajoute le directeur de l’établissement.
François Clark, enseignant de français et de sciences humaines en 9e et 10e années, va cependant plus loin. Il explique que les élèves de 7e et 8e années ont déjà pu voir un changement dans la manière d’être évalué·e·s, et les élèves de 9e année pourront voir ces changements dès la prochaine rentrée scolaire. « En français par exemple, nous avons quatre critères principaux à regarder : l’analyse, l’organisation du texte, la production, et la qualité de la langue. Chaque critère a deux sous-critères, et nous devons évaluer chaque sous-critère deux fois dans l’année », développe-t-il.
Pour lui, ce n’est pas un gros changement en soi. « À la place d’être évalué·e·s sur quatre, les élèves sont évalué·e·s sur huit. Du moment qu’ils ont compris qu’un 2,5 vaut maintenant cinq, ça ne change pas », explique l’enseignant. Une formation a également été offerte sur le sujet, par Valérie Gosselin, une consultante de la Société des écoles du monde du BI du Québec et de la francophonie (SÉBIQ), partenaire francophone du Baccalauréat International.
Qualité de l’enseignement
De son point de vue d’enseignant, François Clark précise que le CSSC Mercier « avait besoin de ça ». Selon lui, être candidat et/ou membre au PEI permet non seulement d’avoir des politiques plus claires, mais également de proposer une meilleure formation générale.
« J’ai moi-même été étudiant au diplôme PEI, donc j’avais la mentalité », raconte-t-il. Pour lui, appliquer ces changements dans son enseignement ne sera pas un défi, puisqu’il le fait déjà.
« On ne regarde pas juste le contenu, mais aussi le contenant. Le but, c’est d’amener les élèves à penser comment être meilleur·e·s. À être réfléchi·e·s, critiques, à penser par eux et elles-mêmes », affirme François Clark.
La Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) abonde en ce sens. Dans un communiqué de presse du 4 juin, elle affirme : « Les élèves ont l’opportunité de développer des qualités comme la communication, la réflexion, l’investigation, l’intégrité, l’ouverture d’esprit, l’audace et l’altruisme afin de devenir des membres responsables de leur communauté à l’échelle locale, nationale et mondiale. »
Dans le même communiqué de presse, la CSFY ajoute que « le PEI représente un programme-cadre particulièrement stimulant qui vise à encourager les élèves à établir des liens concrets entre leurs études et le monde réel ».
À la rentrée scolaire 2024/2025, les élèves de 9e année continueront leur cursus au sein du PEI. Pour le moment, 160 élèves au total – dont 93 qui seront touché·e·s par le PEI – sont inscrit·e·s au CSSC Mercier et fouleront les couloirs de l’établissement dès le mois de septembre.
IJL — Réseau.Presse — L’Aurore boréale