le Mardi 8 octobre 2024
le Jeudi 13 juin 2024 8:05 Actualités

Nouvelle prise des présences à l’école

Partir en famille pour des activités telles que la chasse ou la cueillette ne représente plus une absence scolaire. — Photo : Marie-Claude Nault
Partir en famille pour des activités telles que la chasse ou la cueillette ne représente plus une absence scolaire.
Photo : Marie-Claude Nault
Le 27 mai dernier, les parents d’élèves scolarisé·e·s au Yukon ont reçu par courriel une mise à jour concernant la prise des présences. Le nouveau système permet d’accepter les absences relevant d’activités religieuses ou culturelles.

David McInnes, directeur au ministère de l’Éducation, affirme que les écoles comptent sur l’honnêteté des parents d’élèves pour ne pas abuser de ce nouveau système.

Photo : Gwendoline Le Bomin

Les activités culturelles regroupent celles de chasse, de pêche ou de cueillette. Bien que ces activités ne se déroulent pas avec le personnel enseignant, elles pourront désormais être consignées positivement par l’école et ne compteront pas comme une absence.

« Toutes les écoles du Yukon suivront le même processus, les mêmes procédures et le même système d’information », affirme David McInnes, directeur en technologie et information des élèves au ministère de l’Éducation. Ce dernier est responsable de sa mise en œuvre et de s’assurer de son bon fonctionnement.

« Depuis quelque temps [la Commission scolaire des Premières Nations] nous presse d’examiner la façon dont nous enregistrons les présences des élèves qui se trouvent sur nos terres et qui participent à des activités de récolte, de chasse ou de culture des Premières Nations », explique David McInnes.

La décision a été prise par le ministère de l’Éducation en collaboration avec la Commission scolaire des Premières Nations. Le nouveau système est entré en vigueur le 27 mai dernier. « Bien que d’autres écoles au Canada utilisent le même logiciel de suivi des présences, cette politique est une initiative propre au Yukon », rapporte par courriel Clarissa Wall, directrice des communications du ministère de l’Éducation.

Réconciliation

« Nous avons apporté quelques modifications à la politique d’assiduité afin de reconnaître que ces événements sont une partie importante du parcours éducatif des élèves et du respect de la réconciliation avec les Premières Nations », explique David McInnes.

« Nous pensons qu’il est important qu’ils soient reconnus comme tels et nous avons récemment modifié la façon dont nous enregistrons les présences dans notre système d’information sur les élèves, de sorte que nous pouvons toujours enregistrer un élève qui n’est pas à l’école ». Il ajoute en effet que les écoles ont tout de même besoin de savoir si l’élève n’est pas en classe, pour les processus de sécurité ou d’arrivée et pour les urgences. L’école doit savoir quel·le·s élèves sont à l’école un jour donné dans le cas d’un exercice d’incendie, par exemple.

« Mais cela ne compte pas comme une absence marquée dans leur bulletin scolaire ou leur relevé d’absences au cours de la scolarité. »

David McInnes ajoute : « Nous pensons donc que c’est un pas dans la bonne direction pour reconnaître cette paix importante […] Le Yukon a été un chef de file et il est important d’intégrer profondément la culture des Premières Nations et la perspective culturelle dans toutes les matières de l’école, de sorte que le personnel enseignant cherchera intentionnellement à intégrer la prospective culturelle des Premières Nations dans n’importe quelle partie du programme tout au long de l’année scolaire. »

« Nous voulons simplement reconnaître que l’apprentissage effectué sur le territoire est tout aussi important que celui effectué dans les salles de classe et que les méthodes d’apprentissage des Premières Nations du Yukon sont importantes dans le parcours éducatif de l’élève », conclut le responsable.

Confiance

Questionné sur les possibles dérives à la suite de la mise en place du nouveau système, David McInnes se montre confiant : « Cela pourrait arriver, c’est un risque bien sûr, mais je pense que les avantages sont à la hauteur de ce risque ». Il compte sur l’honnêteté des adultes.

« Nous ne voyons pas cela comme un risque majeur. Ce serait pire de ne pas faire ce changement », ajoute-t-il.

« Nous ne voulons pas mettre le personnel de l’école dans une position où il doit juger si l’événement est acceptable ou non. Si les parents ou le tuteur ou la tutrice informent l’école que l’enfant participe à l’un de ces deux types d’événements, il est indiqué qu’ils sont autorisés. Nous ne posons pas de questions et n’essayons pas de déterminer l’admissibilité de l’enfant », prévient David McInnes.

« Traditionnellement, les périodes où les élèves s’absentent de l’école pour les récoltes, par exemple, se situent généralement à l’automne. Nous nous attendons donc à ce que le taux d’absentéisme augmente encore plus en septembre », constate-t-il.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale