le Dimanche 8 septembre 2024
le Jeudi 30 mai 2024 7:52 Actualités

Danser et professionnaliser la danse

« Je ne voulais pas faire de hockey, alors j’ai commencé la danse », explique Julian Beairsto. — Photo : Manon Touffet
« Je ne voulais pas faire de hockey, alors j’ai commencé la danse », explique Julian Beairsto.
Photo : Manon Touffet
Julian Beairsto, danseur de ballet et de danse contemporaine, a présenté son premier spectacle solo le 28 mai dernier. Spectacle né lors de sa résidence à la Jenni House tout au long du mois du mai, le danseur s’est donné un défi de taille : celui de créer différents personnages au travers de son solo. En parallèle, il s’associe avec Michaëla St-Pierre, elle aussi danseuse, pour un projet commun.

Michaëla St-Pierre a appris la danse avec le centre communautaire The Heart of Riverdale.

Photo : Manon Touffet

« La Jenni House, c’est une résidence pour artiste à laquelle tu dois postuler et, si tu es approuvé·e, tu as un mois pour faire une création », explique Julian Beairsto. Ainsi, la Jenni House, située au parc Shipyards, permet à l’artiste en question d’avoir un lieu adapté à la réalisation de son projet.

Pour le danseur francophone, sa résidence à la Jenni House est la première étape d’un projet d’envergure. « Je voudrais faire une production sur le poème de la crémation de Sam McGee [célèbre poème de Robert W. Service]. Mais c’est un projet très complexe et je ne voulais pas me lancer sans stabilité. Alors je me suis demandé ce que je pouvais faire pour le rendre possible », raconte Julian Beairsto. C’est ainsi que son idée de solo est apparue. « C’est ma première présentation au Yukon en solo. Je me suis dit que je devais créer de l’authenticité », ajoute-t-il. Ainsi, le danseur a tout d’abord créé une chorégraphie, avant de l’interpréter au travers de personnages.

Pour Michaëla St-Pierre, qui a fait une résidence à la Jenni House en 2022, être admis·e est une « occasion de partager des idées et d’avoir une ouverture sur la communauté professionnelle. […] Ça m’a permis d’avoir le temps et l’espace de me concentrer sur mon art. Je pense qu’une carrière possède plusieurs étapes, chacun à son propre chemin. Ça aidé à me faire connaître », complète-t-elle.

Répondre aux besoins du territoire

En ce moment, il n’y a aucune école de danse pour les danseurs et les danseuses professionnel·le·s au Yukon. Pour Michaëla St-Pierre, « il faut aller ailleurs pour continuer [sa] formation. ». La danseuse de 29 ans explique avoir quitté le Yukon pour continuer à progresser en danse, avant d’y revenir.

Julian Beairsto a suivi le même parcours. Étant né et ayant grandi au Yukon, il a appris à danser avec la Northern Lights School of Dance. Pourtant, il quitte le territoire en 2018, et se rend à Berlin afin d’améliorer sa technique en danse.

Tout au long de son parcours, le jeune homme de 24 ans passe par le Yukon, l’Europe, et Vancouver, avant de trouver son bonheur à Montréal. « Je voudrais faire une balance. Passer l’hiver à Montréal et l’été au Yukon. »

Pour occuper ses futurs étés au Yukon, Julian Beairsto a un autre projet d’envergure, cette fois-ci, avec Michaëla St-Pierre. Ensemble, les artistes ont créé la Yukon Contemporary Training Community (YCTC), une communauté de pratique de la danse contemporaine et du ballet, à Whitehorse. « Je n’ai pas encore trouvé l’équivalent en français! », s’exclame la danseuse, tout sourire.

Le but de la YCTC est donc d’offrir aux danseurs et danseuses professionnel·le·s la « chance de continuer de s’entraîner au Yukon », affirme Julian Beairsto. « C’est comme une classe avancée pour leur permettre de maintenir leur technique. On a toujours besoin de s’entraîner en danse et c’est facile de faire des erreurs », précise-t-il.

Selon lui, il est question de donner des suggestions aux futur·e·s membres de la YCTC. « C’est un cadeau pour les danseurs », commente-t-il.

Pour Michaëla St-Pierre, il est important de rassembler la communauté de danse au Yukon. Avec la YCTC, les deux artistes espèrent permettre aux danseurs et danseuses du territoire de se sentir moins isolé·e·s.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale