le Mardi 12 novembre 2024
le Jeudi 16 mai 2024 7:50 Actualités

De bandes dessinées en exposition

Le 3 mai dernier, Esther Bordet a dévoilé son exposition “Au-delà de la page, du panneau et de la gouttière : L’expérimentation des ellipses dans la bande dessinée » dans la galerie Edge aux Arts Underground. On peut voir ses œuvres jusqu’au 1er juin. — Photo : Gwendoline Le Bomin
Le 3 mai dernier, Esther Bordet a dévoilé son exposition “Au-delà de la page, du panneau et de la gouttière : L’expérimentation des ellipses dans la bande dessinée » dans la galerie Edge aux Arts Underground. On peut voir ses œuvres jusqu’au 1er juin.
Photo : Gwendoline Le Bomin
Deux bédéistes du Yukon s’en donnent à cœur joie! Au retour du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, en France, Claire Gallagher et Esther Bordet dévoilent chacun·e un nouveau projet. En parallèle, les deux bédéistes ont signé une exposition, au Northern Front Studio pour Claire Gallagher, et à Arts Underground pour Esther Bordet.

Claire Gallagher est un·e bédéiste traditionnel·le, c’est-à-dire qu’iel n’utilise pas de support numérique pour réaliser ses dessins.

Photo : Manon Touffet

Des projets, Claire Gallagher et Esther Bordet en ont plein la tête. Entre publications et nouvelles idées, les deux bédéistes ne s’ennuient jamais.

Après la sortie de sa bande dessinée (BD) Strawberries, Claire Gallagher se lance désormais dans une BD d’envergure intitulée Dents de Brochet. « C’est la première fois que je travaille en couleurs! Je fais ça aux crayons de couleur. C’est l’histoire d’une vampire qui arrive dans une ville au nord du Yukon, donc j’aborde le thème de l’isolement », raconte-t-iel. Claire Gallagher ajoute également qu’iel s’est inspiré·e de Keno pour dessiner son village du nord.

De son côté, Esther Bordet travaille à la publication de sa BD Makalu. Basée sur l’histoire de son grand-oncle Pierre Bordet, ancien géologue, cette BD se passe majoritairement au Népal, près du sommet Makalu. « J’ai une connexion familiale et personnelle avec ce sommet-là. Mon oncle a fait des expéditions là-bas, en tant que géologue, et j’étais moi aussi géologue », explique-t-elle.

Des expositions sur la BD

Tout au long du mois d’avril, Claire Gallagher a présenté une exposition sur la BD nordique au studio Northern Front. « Mon but, c’était de faire découvrir la BD. J’ai montré des pages de Strawberries et de mon nouveau projet », affirme-t-iel.

En mai, c’est désormais au tour d’Esther Bordet de présenter une exposition, cette fois-ci à Arts Underground. « J’ai reçu une bourse du gouvernement pour la recherche artistique. Donc, cette exposition, c’est le résultat d’une recherche sur le côté théorique de la BD! », indique la bédéiste.

Pour Esther Bordet, son exposition Au-delà de la page, du panneau et de la gouttière : L’expérimentation des ellipses dans la bande dessinée lui a permis de jouer avec les différents médiums de la BD. « Pour cette expo, j’ai créé une BD dynamique en mots croisés. Ça ne rentre pas dans un livre ça! », s’exclame-t-elle.

Pour Esther Bordet, la BD s’est présentée soudainement. « J’étais sur le terrain un jour, puis c’est venu tout seul, je ne pourrais pas expliquer pourquoi la BD. »

Photo : Manon Touffet

Le monde de l’édition au territoire

Claire Gallagher et Esther Bordet ont fait leurs débuts auprès d’Hecate Press, la seule maison d’édition qui imprime des romans graphiques au territoire. « L’inconvénient avec ça, c’est qu’on peut se sentir surchargé·e·s », précise Kim Edgar, qui travaille pour Hecate Press depuis 2020.

Pourtant, Hecate Press a aussi des projets plein la tête. Depuis sa participation au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, l’équipe a fait une connexion avec une maison d’édition québécoise. « Rien n’est encore confirmé, mais Moelle Graphik pourrait s’occuper de la traduction en français des BD qu’on publie ici, puis de les publier au Québec », ajoute Kim Edgar.

Une bonne nouvelle pour les bédéistes bilingues comme Claire Gallagher et Esther Bordet. « J’ai choisi d’écrire en anglais parce que c’est ma première langue et que je me sentais plus à l’aise de le faire en anglais », indique Claire Gallagher.

Pour Esther Bordet, l’enjeu est complètement différent. « Makalu existe en anglais et en français. C’était important pour moi d’avoir les deux versions. Je l’ai d’abord écrit en anglais, puis en français, pour la rendre accessible à ma famille notamment », conclut-elle.

Aujourd’hui, les deux bédéistes recherchent activement des maisons d’édition pour publier leur BD, car Hecate Press n’accepte pas ces gros projets.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale