Créé en 1900, le journal s’appelle à l’origine le Northern Star, puis il prend le nom de White Horse Star, le Whitehorse Daily Star et, depuis 2019, le Whitehorse Star. Depuis 2019, le journal est imprimé trois jours par semaine, soit le lundi, mercredi et vendredi.
La décision de la fermeture du journal a été mûrement réfléchie puisque les propriétaires du journal ont travaillé avec un petit groupe de résident·e·s qui étaient très intéressés par l’achat, apprend-on dans leur communiqué du 5 avril. Cependant, les discussions n’ont débouché sur aucune entente et les propriétaires ont pris la décision de cesser la publication et les opérations.
Raisons de la fin du journal
Plusieurs raisons sont abordées pour expliquer la fermeture du journal, dont la baisse de diffusion, et la mention que de plus en plus de client·e·s ont transféré leurs publicités vers les médias sociaux, et continuent de le faire.
Max Fraser est un ancien rédacteur en chef du Star et cinéaste au Yukon qui a déménagé à Whitehorse depuis Vancouver pour travailler au journal il y a 50 ans. Selon lui, les difficultés ont commencé en mars 2023, à la suite du décès de Jacqueline Evon Pierce, ancienne propriétaire et rédactrice de longue date du Whitehorse Star.
L’ancien rédacteur en chef a toujours souhaité soutenir le journal. En automne dernier, il indique que les propriétaires cherchaient des solutions. Ce dernier a alors accepté de travailler gratuitement pour elles en tant que consultant pendant plusieurs mois pour développer une nouvelle stratégie commerciale. Ensuite, le journal a souhaité trouver de nouveaux propriétaires pour conserver le journal local et indépendant, et garder le personnel.
« J’ai commencé à parler dans ma communauté. Nous étions en négociation avec des avocats, mais alors que nous étions très proches d’un accord, l’avocat m’a prévenu, après le week-end de Pâques, que les propriétaires ont soulevé un problème dont elles ne voulaient pas discuter et elles ont refusé de nous rencontrer. »
Max Fraser apprend alors que le journal fermera définitivement. « Ça a été une grande surprise et aussi une certaine déception », admet-il.
« Le Whitehorse Star n’est pas à vendre »
Quelques jours après l’annonce de la fermeture du journal, un groupe Facebook a été créé, intitulé Make A New Star. Une collecte de fonds (Save the Star) pour sauver le journal a également été organisée par plusieurs membres. Le groupe Facebook a vite trouvé de l’engouement et compte aujourd’hui plus de 650 membres.
Les investisseurs et investisseuses ont donc proposé d’investir dans le Whitehorse Star et de l’acheter pour empêcher sa fermeture.
Parmi les membres, on compte Max Fraser, l’organisateur de la collecte de fonds. Ce dernier rapporte que 17 000 $ ont pour l’instant été amassés.
Deux semaines plus tard, les deux propriétaires, Michelle et Melanie Pierce, ont réagi en déclarant que le journal n’était pas à vendre. Celles-ci ont clairement indiqué qu’elles ne cherchaient pas d’acheteurs potentiels. « Nous avons été un peu choqué·e·s la semaine dernière lorsqu’ils ont titré que le Star n’était pas à vendre », rapporte Max Fraser.
Max Fraser indique que le groupe Facebook et la campagne de collecte de fonds ont alors été suspendus. Dans le cas où l’affaire s’arrêterait là, il assure que les personnes donatrices seront remboursées.
Ce dernier garde espoir, puisqu’il affirme que ce n’est pas la première fois que le journal fait face à des difficultés et qu’il a toujours su les surmonter. Néanmoins, il rapporte respecter la décision des propriétaires.
« Avec la fermeture du Whitehorse Star, nous perdrons une voix importante du journalisme yukonnais », se désole-t-il.
Malgré nos sollicitations, les propriétaires du Whitehorse Star n’ont pas souhaité répondre à nos questions.
IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale