Sa passion pour la musique et le saxophone est née aux côtés de sa mère. « Ma mère écoutait beaucoup de musique. À l’époque, c’étaient encore les tourne-disques, puis j’ai vu un album un jour et il y avait deux saxophones dessus. Je trouvais ça cool. J’ai tout de suite demandé où apprendre », se souvient Iannic Beaupré.
À 14 ans, il entame alors des cours avec Roger Légaré, pendant un an. Autodidacte, il continue par la suite de progresser seul. « Je me souviens que le saxophone que j’avais à l’époque ne sonnait pas pareil que ceux de l’album que j’avais vu, alors j’ai demandé à avoir un saxo ténor et, depuis, je joue avec ce saxo-là », raconte le francophone.
Ayant grandi entouré de musique jazz, il devient passionné par ce style et décide de se spécialiser. « Vers la fin des années 1990, j’ai obtenu un baccalauréat en performance musicale jazz, à Concordia, puis j’ai fait un stage. J’enseignais la musique un peu par-ci, par-là », explique le musicien. En 2021, l’artiste décide de reprendre ses études afin de compléter un baccalauréat en enseignement de la musique.
La musique au Yukon
Depuis son arrivée au territoire, le saxophoniste en profite pour partir à la découverte des paysages yukonnais. « Cela faisait 25 ans que je voulais venir au Yukon, pour le côté plein air et aventure, un peu comme tout le monde. On a ramassé nos affaires et on est partis. On a fait un voyage de deux semaines. On est passé par New York, Chicago, le Colorado, les Rocheuses. On a fait 8 000 kilomètres au total et le lendemain de notre arrivée ici, on est allés faire du ski au mont Sima », raconte-t-il.
Au cours des cinq derniers mois, il a joué avec Bria Rose, Swardfish et Muster Point, entre autres. D’ici les prochains mois, il va aussi monter sur scène aux côtés du groupe francophone Major Funk, bien qu’une date ne soit pas encore déterminée à l’heure d’écrire ces lignes.
Pour Iannic Beaupré, « ici [au Yukon], tu peux rencontrer les gens, ils sont faciles d’approche. Ils sont sympathiques et veulent juste que tu joues avec eux. »
Ainsi, depuis son arrivée au territoire, le saxophoniste continue d’agrandir son réseau. « Je présente des demandes à des bourses aussi pour organiser des tournées et des collaborations avec d’autres artistes », ajoute-t-il.
Cumuler plusieurs emplois
Pour Iannic Beaupré, son quotidien en tant qu’artiste est également rythmé par deux autres postes. En effet, depuis l’obtention de son baccalauréat en enseignement de la musique il y a deux ans, il effectue des remplacements dans les écoles. Lorsqu’il n’est pas en salle de classe, Iannic Beaupré occupe un emploi dans un tout autre domaine.
« Je suis aussi technicien en essais non destructifs », précise l’homme aux multiples chapeaux. Après avoir complété un cours au Centre de métallurgie du Québec, à Trois-Rivières en 2022, il effectue des tests pour garantir que les structures des bâtiments ou des tuyaux, entre autres, sont assez solides et répondent aux normes de sécurité.
« J’aime ce travail, car ça me donne de la flexibilité. Je travaille quelques mois, je mets de l’argent de côté et ensuite je retourne à la musique », explique l’artiste.
Côté musique aussi, Iannic Beaupré est plein de ressources. Depuis la pandémie de la COVID-19, le saxophoniste travaille à un projet d’enregistrements musicaux. « On ne pouvait rien faire à ce moment-là, alors j’ai commencé à jouer avec de vieilles musiques des années 1990 en fond et le projet est né comme ça », raconte-t-il.
Dès lors, un travail de recherche a été fait. Près de dix airs de vieilles musiques ont été choisis et réenregistrés. L’artiste improvise et ajoute une note de saxophone sur ces airs-là.
Avec autant de projets plein la tête, Iannic Beaupré espère rester au Yukon pour un minimum de deux ans.