Mike Fancie, agent d’engagement communautaire à la gestion des feux de forêt auprès du gouvernement du Yukon, et Florian Boulais, pompier volontaire et membre de l’association Wildfire Awareness Society, informent que plusieurs moyens sont mis en place par le gouvernement et la Ville pour accompagner la population à faire face aux différents types d’urgence.
Florian Boulais avance que la Ville travaille sur un projet d’un autobus faisant la promotion du programme Intelli-feu (FireSmart). Des séances d’information seront également organisées par l’association Wildfire Awareness Society.
« Whitehorse va également engager trois nouvelles personnes cette année. Un coordinateur et deux personnes qui vont aller faire des visites chez les gens et faire l’évaluation de leur maison. Il faudra les appeler », ajoute le pompier volontaire.
Mike Fancie annonce le prochain lancement d’un site Internet permettant d’avoir des informations plus claires sur les feux de forêt.
Faire son ménage de printemps
Mike Fancie insiste : « La plus grande différence entre des maisons qui survivent et des maisons qui périssent, c’est souvent le ménage de printemps. »
« Nos maisons sont plus menacées par des feux de forêt quand on ne fait pas le ménage au printemps, ajoute-t-il. S’il y a des objets combustibles à l’intérieur de deux mètres à côté de nos structures, il faut les déplacer pour que les cendres ne soient pas capables de déclencher un feu et ensuite brûler le bâtiment. »
« Ces ménages sont très importants et sont souvent des tâches très simples comme nettoyer les combustibles qui sont délaissés depuis l’automne passé. Ça prend un après-midi et ça peut faire une grande différence », poursuit-il.
« Ce qu’on apprend avec la recherche qu’on fait à la suite de feux de forêt catastrophiques, ce n’est pas qu’il y a un mur de flammes qui dépassent une communauté et qui brûlent des maisons. Ce sont les cendres qui sont lancées par le feu et qui peuvent se déplacer à une couple de kilomètres, ou à des centaines de mètres qui iraient dans nos propriétés et qui vont lancer un feu soit dans du gazon sec, dans un conifère, ou dans le bois de chauffage posé près de la maison. Ces petites choses vont servir comme combustibles à ces cendres qui vont entraîner de petits feux et qui vont menacer nos propriétés. »
Il assure qu’il n’est pas nécessaire d’investir des dizaines ou des centaines de milliers de dollars dans certains matériaux de protection. « Le ménage après la fonte de la neige va faire une plus grande différence. »
Florian Boulais conseille, entre autres, de couper les branches des arbres jusqu’à six pieds de hauteur, de ne pas laisser un coussin en mousse sur une chaise de jardin, ou d’enlever les feuillages situés en dessous de sa terrasse. Il recommande au public de consulter le site très complet de FireSmart BC.
Se responsabiliser
Florian Boulais est très clair sur ce point : « On n’a pas assez d’effectifs pour sauver tout le monde et je pense que les gens n’en sont pas conscients. Si jamais le feu vient dans les voisinages, on a assez de matériel de pompier en ville pour deux maisons, ce qui est ridicule. Ils ne peuvent pas, de manière physique, s’occuper de tout le monde. »
« Si on souhaite avoir plus de matériel, le prix de tout ça serait exorbitant. Il faut que les gens commencent à prendre leurs responsabilités. On rentre dans une période où le climat est de plus en plus imprévisible et ça va devenir de pire en pire », ajoute-t-il.
« Aidez les pompiers à vous aider. On assume que les pompiers sont responsables, mais c’est vous qui êtes responsable de votre maison », martèle-t-il.
Quant aux urgences concernant les inondations, Mike Fancie recommande de se constituer une trousse d’évacuation et d’écrire un plan d’évacuation. « Avec ces connaissances, le public est mieux préparé pour une évacuation ou pour se protéger. Ça réduit le temps nécessaire d’une évacuation et ça réduit le fardeau de la communauté entre le temps exigé par l’évacuation et le temps que le gouvernement est en mesure d’offrir des services d’urgence comme l’hébergement et la nourriture », informe-t-il.
Plusieurs outils sont aussi disponibles en ligne. Pour connaître les risques d’inondations, Mike Fancie conseille de consulter sur le Web l’Atlas des inondations, disponible en anglais et en français. On peut trouver également des informations sur le site de la Ville de Whitehorse. Plusieurs formations auront lieu et les dates sont disponibles sur le site du gouvernement yukonnais.
IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale