le Dimanche 8 septembre 2024
le Jeudi 18 avril 2024 7:59 Actualités

Les défis du tourisme au Yukon

  Photo : Manon Touffet
Photo : Manon Touffet
La conférence Compass 2024 se tiendra les 25 et 26 avril prochains. Organisée par l’Association du tourisme du Yukon (TIA Yukon) cette conférence a pour but de « réunir les membres de l’industrie du tourisme. »

Dylan Soo, directeur de l’Association du tourisme du Yukon (TIA Yukon), est né et a grandi à Vancouver. Cela fait près d’une quinzaine d’années qu’il est au Yukon.

Photo : Manon Touffet

Pour Dylan Soo, directeur de TIA Yukon, l’organisation de cette conférence est importante. À la tête de l’Association depuis un peu plus d’un an, c’est l’occasion pour lui de « rassembler les personnes qui pensent être reliées au tourisme. »

Afin de marquer le retour des conférences annuelles, Dylan Soo explique avoir choisi le thème Inspired by Values [inspiré par les valeurs]. « On avait déjà des conférences chaque année, mais cette fois-ci, on a choisi un nom de marque : Compass. On veut que les gens se souviennent et se disent  ‘‘Tu vas être à Compass l’année prochaine?’’, affirme le directeur.

« C’est la première fois que l’on a une conférence sur le tourisme au printemps depuis quatre ans », se réjouit Sierra van der Meer, sous-ministre du Tourisme et de la Culture. Cette dernière s’accorde avec Dylan Soo que « la conférence est un bon moyen pour les personnes du secteur de se retrouver. »

La conférence est aussi un moment pour le gouvernement de partager de la nouvelle information ou de répondre à des questions quant au tourisme au Yukon. « C’est aussi une opportunité de reconnaître et célébrer les accomplissements du secteur », ajoute-t-elle.

Pour Camille Gachot, gestionnaire marketing touristique à l’Association franco-yukonnaise (AFY), participer à ces conférences permet de mettre en avant le service de tourisme de l’AFY et de valoriser le Yukon d’un côté francophone.

Encore des « fractures »

Selon le gouvernement du Yukon, l’année 2019 a été une année record pour le nombre de touristes au territoire. En 2023, les chiffres se rapprochaient de 2019. Les passages frontaliers internationaux au Yukon le même jour étaient inférieurs de 3 % de moins qu’en 2019, par exemple.

« On constate que le tourisme reprend plus vite que prévu après la pandémie », remarque Sierra van der Meer. Cependant, pour Dylan Soo, il est encore trop tôt pour parler de reprise. «  On ne peut pas dire que le tourisme a totalement repris. On est face à une industrie qui est fracturée », rapporte-t-il.

Camille Gachot et Dylan Soo s’accordent cependant pour dire que les valeurs des personnes qui voyagent ont changé depuis la pandémie de la COVID-19. « Maintenant, il y a un intérêt pour les grands espaces avec peu de monde. Et ici, on a de belles montagnes sans être dans la foule », indique Camille Gachot.

Selon elle, «  ça ne s’explique pas ce qu’on vit ici. Il y a un clash que les gens viennent chercher. […] Le Yukon est sur la bucket list du Québec et de la France maintenant. »

Pour Sierra van der Meer, cela s’explique notamment par « tout le travail fait autour des services en français ». Selon les estimations du gouvernement du Yukon, de 7 % à 10 % des exploitant·e·s d’entreprises touristiques seraient bilingues ou francophones. Dernièrement, l’AFY a mis en place un Fonds de traduction pour les communications en français dans le secteur du tourisme. Camille Gachot indique avoir reçu près d’une dizaine de demandes afin d’aider les entreprises et les organismes sans but lucratif qui le veulent à traduire leur site Web, entre autres.

Trouver la « balance »

Bien que les chiffres de 2023 ressemblent à ceux de 2019, le Yukon a « atteint sa pleine capacité pour accueillir les touristes », souligne Dylan Soo. « Il y a une forte demande de la part des touristes, mais on ne la voit pas. Parce qu’on n’a pas la place pour les accueillir », explique le directeur de TIA Yukon.

« Nous sommes restreints par le système touristique actuel. Nous n’avons pas assez de chambres d’hôtel, par exemple », précise-t-il.

Pourtant, pour Dylan Soo, il est tout de même important de garder en tête la raison pour laquelle les touristes viennent au territoire en premier lieu : il y a peu de personnes ici. « On est toujours en train d’essayer de trouver la balance », affirme-t-il.

Sierra van der Meer s’accorde en ce sens. Pour elle, une des solutions à ce défi est le Fonds de développement des destinations touristiques communautaires. Doté d’une enveloppe annuelle d’un million de dollars, ce fonds est « axé sur le développement touristique durable dans les différentes localités et régions du Yukon. »

« Le but est de répartir où les touristes sont. On veut s’assurer qu’il y a un endroit à visiter dans chaque partie du Yukon », argumente Sierra van der Meer. Avec ce fonds, des investissements à Dawson, Haines Junction et Carcross ont déjà été faits. « On a investi dans de l’hébergement à Carcross, pour que les touristes puissent y rester dormir », précise la sous-ministre.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale

En février 2024, dans le cadre de son travail à l’AFY, Camille Gachot est allée au parc Kluane avec Caractère d’Amérique, Maisons du voyage, Voyageurs du monde, et Toundra voyages.

Photo : Fournie

L’AFY était présente au Salon du véhicule récréatif à Montréal en mars 2024.

Photo : Fournie