Depuis trente ans, le Centre d’interprétation du Havre des cygnes accueille personnes résidentes et touristes pour en faire connaître davantage sur le parcours migratoire des cygnes.
« Le festival a pour but de saluer l’arrivée des cygnes au Yukon. Le Yukon se trouve sur la route de migration des cygnes trompettes et des cygnes siffleurs et nous avons la chance d’avoir de vastes étendues d’eau. Ils s’arrêtent donc et de nombreuses zones sont proches de Whitehorse. C’est une très bonne occasion pour les gens de voir les oiseaux marins et les cygnes et d’en apprendre davantage sur l’écologie et la conservation de ces cygnes », explique Karen McColl, spécialiste de l’observation de la faune qui dirige le festival cette année.
C’est en avril que la migration est la plus importante. Les cygnes trompettes arrivent généralement en premier et les cygnes siffleurs un peu plus tard.
« La raison pour laquelle ils s’arrêtent ici, c’est que nous avons ce lac massif [lac Marsh] et que les eaux libres sont accessibles six à huit semaines plus tôt que les eaux libres d’autres endroits. C’est un endroit sûr parce qu’il y a beaucoup de glace autour, ce qui leur donne une bonne visibilité des prédateurs. C’est donc un bon endroit pour qu’ils se nourrissent et se reposent », précise Karen McColl.
Le public pourra observer non seulement des cygnes trompettes et siffleurs, mais également d’autres espèces de canards et d’oies séjournant dans les alentours de la capitale. On pourra les observer au Centre d’interprétation du Havre des cygnes, situé près du lac Marsh, mais aussi depuis le pont de Tagish et à Carcross.
Impact du changement climatique
Plusieurs milliers de cygnes fréquentent la zone chaque année, rapporte Margaret Campbell, biologiste de la faune sauvage au Service canadien de la faune (SCF). On estime qu’entre 1 % et 3 % de la population mondiale de cygnes trompettes passe par Whitehorse/le Havre des cygnes chaque année (7 500 à 20 000 oiseaux). « Les chiffres ne sont pas exacts, car il est difficile de savoir combien de temps chaque oiseau passe dans la région. Certains restent quelques jours, d’autres passent tout de suite », explique-t-elle.
« Lors des journées les plus achalandées, le Centre d’interprétation du Havre des cygnes accueille entre 1 000 et 2 450 cygnes (1 500 oiseaux en moyenne). Mais il y a eu des jours où il y a eu plus de 3 000 oiseaux (par exemple, le comptage le plus élevé d’une journée a été de 3 076) », précise-t-elle.
Les oiseaux poursuivent leur chemin majoritairement vers l’Alaska.
« Les cygnes trompettes sont une réussite en matière de conservation », assure la biologiste. Leur population est stable ou en augmentation. Celle des cygnes siffleurs est également stable.
« La plupart des changements dans le nombre d’oiseaux observés au Centre d’interprétation du Havre des cygnes sont liés aux conditions météorologiques, à l’étendue de la couverture de glace et à la rapidité de la fonte printanière. Si le printemps est précoce et qu’il y a beaucoup d’eau libre sur les lacs et les étangs où les oiseaux aiment se reproduire, ils peuvent se déplacer très rapidement vers le Centre d’interprétation. Si le temps devient froid et que les aires de reproduction sont encore couvertes de glace, les oiseaux peuvent rester dans les parages plus tard dans la saison », explique-t-elle.
Importance de préserver leur environnement
Margaret Campbell rappelle que des endroits comme le lac Marsh sont essentiels pour les cygnes et les autres oiseaux migrateurs. « Il est très important que nous gardions ces habitats intacts afin que les oiseaux aient un endroit sûr pour se reposer pendant leur voyage vers le Nord », insiste la biologiste.
« Si vous remarquez que les cygnes s’arrêtent pour faire ce qu’ils font, qu’ils sont un peu agités, vous savez que vous êtes trop près. Veillez donc à garder une bonne distance pour qu’ils puissent se reposer, car ils ont fait un long vol. Ils sont probablement fatigués et affamés. Ils veulent faire une sieste et manger un snack », souligne la biologiste avec un sourire.
IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale
LECTURE SIMPLE
Comment différencier un cygne trompette d’un cygne siffleur?
On compte deux espèces sauvages de cygnes en Amérique du Nord : le cygne siffleur et le cygne trompette, dont les populations respectives sont de 140 000 et 16 000 oiseaux.
Il existe une autre espèce, le cygne tuberculé. Il a été importé d’Europe et d’Asie pour décorer les jardins publics, les parcs et les zoos. Il est depuis devenu sauvage dans certaines régions. Le cygne siffleur est le plus commun des trois espèces de cygnes qu’on trouve au Canada.
Le cygne trompette est le plus grand oiseau des trois espèces.
Ce sont leurs cris qui permettent le mieux de distinguer le cygne trompette du cygne siffleur. Le cygne trompette émet un son rauque et vibrant, semblable à une trompette. Le son du cygne siffleur est plus doux et mélodieux.
Les cygnes siffleurs sont plus petits que les cygnes trompettes. Les jeunes animaux ont la base du bec rose, contrairement aux jeunes cygnes trompettes, qui ont la base du bec foncée.