le Mardi 14 janvier 2025
le Jeudi 8 février 2024 7:53 Actualités

Patric Chaussé, sur les pistes de l’Asie

  Photo : Fournie
Photo : Fournie
Installé au territoire depuis plus de 20 ans, Patric Chaussé enfourche son vélo dès qu’il le peut pour explorer les quatre coins du monde.

Bien qu’installé au Yukon depuis plus de 20 ans, Patric Chaussé part en expédition dès qu’il le peut. Il a principalement voyagé en Asie du Sud-Est, au Vietnam, en Thaïlande, au Laos et au Cambodge.

Photo : Fournie

Patric Chaussé a travaillé pendant huit ans à l’Association franco-yukonnaise (AFY) en tant que graphiste. Il se dit aujourd’hui semi-retraité et prend quelques contrats à la pige.

Le reste du temps, il en profite pour voyager. Son mode de transport privilégié? Le vélo. C’est à 14 ans qu’il a vécu sa première aventure à vélo. Et la passion est restée ancrée. En 2022, après un périple d’un mois et demi au Népal, Patric Chaussé a entrepris la traversée de l’Inde, du nord au sud, pendant six mois sur sa bicyclette.

Selon lui, ce mode de transport change radicalement l’expérience de voyage comparativement au tourisme traditionnel, qui privilégiera peut-être davantage le train ou la voiture. « Ça permet de connecter beaucoup plus avec la population, tu vois des endroits que peu de personnes ont vus, y compris les locaux. La population te perçoit complètement différemment, c’est toute une autre expérience. »

« C’est difficile de connaître un pays sans y avoir vraiment touché, sans être passé dans les petits villages », ajoute-t-il.

Découvrir l’Asie tout en travaillant

Travailler à l’autre bout du monde représente pour Patric Chaussé plus d’un avantage.

Quand on le questionne s’il n’est pas difficile de trouver une connexion Internet aux fins fonds de l’Asie, il rassure : « Les plans de data en Asie sont ridiculement abordables. En Inde, je m’étais acheté un plan de data cellulaire pour mon téléphone. Ça m’avait coûté l’équivalent de 12 à 14 dollars pour deux mois. Ça me donnait trois gigaoctets par jour, ce qui répond amplement à mes besoins. Souvent dans les hébergements, il va y avoir aussi Internet. »

En plus, le décalage horaire présente un autre avantage : « Souvent, tu as douze heures de décalage horaire. Soit le soir ou le matin, il y a la possibilité d’avoir des rencontres téléphoniques avec les gens ici et la beauté c’est que tu ne reçois pas 15 courriels pendant ta journée de travail pour te perturber! »

Le voyageur reconnaît toutefois que le travail à la pige permet difficilement de jouir d’une stabilité financière : « Il y a beaucoup moins de sécurité. Il faut apprendre à vivre avec un peu moins de revenus, un peu moins de ressources. Chaque année est un peu différente, on fait un budget un peu aléatoire. Les contrats, ce n’est jamais pareil […] Chaque année c’est ‘‘on verra’’ », souligne-t-il avec un sourire.

Voyager « maintenant »

Quand Patric Chaussé raconte ses voyages, il transmet l’envie de vivre ce type d’expérience et d’en profiter avant qu’il ne soit trop tard.

« Le nombre d’années qui me restent pour faire ce genre de truc m’est compté. Je regarde mes parents, je regarde les amis de mes parents, d’autres amis qui ont des cancers, ou qui ont des problèmes de santé […] Ce n’est pas une unité de temps qui est impalpable. Je sais exactement ce que ça représente et ce n’est pas très long », explique-t-il.

Le voyageur se montre lucide sur le temps qui passe : « La raison pour laquelle je fais ça, c’est que la vie est courte. On ne rajeunit pas, puis je m’aperçois qu’il me reste peu d’années actives. J’ai décidé d’utiliser ce qu’il me restait pour faire des aventures un peu plus demandantes, pendant le temps que mon corps est capable de le faire. » Lors de ses voyages, Patric parcourt entre 20 et 150 km par jour.

« Quand je serai plus vieux, je ferai comme tout le monde, je prendrai l’autobus pis j’irai visiter l’Europe », lance-t-il avec humour.

Au printemps, Patric Chaussé prévoit de retourner au Népal et de découvrir ensuite l’Indonésie.