Vingt-trois citoyens de la Première Nation ont participé à ces deux jours de sessions où les protocoles, la pédagogie et l’intendance autochtone ont été discutés.
La Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in, qui travaille en collaboration avec les paléontologues du gouvernement du Yukon, a fait une demande, le 14 novembre 2023, auprès de l’Institut canadien de conservation (ICC). Cet organisme, qui dépend du ministère du Patrimoine canadien, propose des services de conservation grâce à son expertise en science de la conservation, en restauration et en conservation préventive.
Dans un courriel adressé à L’Aquilon le 19 décembre 2023, Véronik Mainville, gestionnaire de la Division du partage du savoir à l’ICC, avait déclaré qu’une décision allait être prise d’ici le 22 décembre 2023.
Bien que Nunchoga (nom donné par les ainés de la Première Nation, qui signifie « gros bébé animal » en langue hän) soit le premier bébé mammouth momifié intact ayant été découvert au Canada, l’ICC avait déjà eu l’occasion de mener à bien quatre projets de conservation sur des animaux momifiés congelés de l’Arctique.
« Nous comprenons l’ampleur de cette découverte et son importance culturelle pour la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in et la communauté de Dawson », précise Mme Mainville.
Si la demande est acceptée par ICC, Nunchoga sera envoyé à Ottawa pour une durée limitée qui n’a pas été précisée, avec une délégation de la Première Nation, des ainés et des représentants du gouvernement du Yukon.
« La décision d’accompagner Nunchoga a été prise par le comité des personnes ainées qui porte la sagesse de nos ancêtres et qui a été impliqué depuis la découverte », indique Debbie Nagano, directrice du patrimoine de la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in.
Depuis sa découverte, la momie du mammouth est entreposée dans une pièce dont la température est contrôlée. Mme Nagano ainsi que le comité des personnes ainées souhaitent que l’animal demeure sur le territoire traditionnel de la Première Nation sur le long terme.
La réconciliation par la collaboration étroite
Pour Grant Zazula, paléontologue au Yukon, une relation forte de partage et d’échange de connaissances s’est mise en place avec la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in et le comité des ainés qui joue un rôle important en fournissant conseils et orientation.
Cette relation est unique selon M. Zazula, car l’expertise scientifique des paléontologues s’ajoute au savoir autochtone dans un processus de découverte scientifique, mais aussi culturelle et personnelle où les scientifiques et les ainés de la Première Nation apprennent des uns et des autres.
« [L’intégration du savoir autochtone et scientifique] est quelque chose d’absolument remarquable et je me sens profondément privilégié d’être impliqué dans ce processus. Lorsque nous faisons de la science dans les règles de l’art, de bonnes choses se produisent et rassemblent les gens, » explique le paléontologue.
Une collaboration des cinq médias francophones des trois territoires canadiens : les journaux L’Aquilon, L’Aurore boréale et Le Nunavoix, ainsi que les radios CFRT et Radio Taïga