Fernand Laforge voit le jour à Grand Falls, au Nouveau-Brunswick, dans une famille nombreuse. Celle-ci déménage ensuite à Longueuil, au Québec. À la fin des années 1970, Fernand Laforge s’installe dans le Grand Nord dans l’espoir de trouver un emploi prospère.
Après avoir travaillé dans les mines d’argent de la région de Keno-Elsa, Fernand Laforge cherche des perspectives de carrière plus stables et s’inscrit à l’université du Yukon. Il devient alors compagnon mécanicien de machinerie lourde.
Père de trois enfants, il a mené une longue carrière au sein du gouvernement territorial du Yukon en tant que mécanicien. Il a également été très actif au sein du Whitehorse Lions Club, un organisme surtout connu pour sa lutte contre la cécité.
Un bon vivant
Jeanne Beaudoin, Franco- Yukonnaise de longue date, a rencontré Fernand Laforge « dès les débuts », vers 1983.
Elle se souvient de lui comme « un homme qui adorait rire, très jovial, sans aucune malice ou mesquinerie, très sympathique et très amical. C’était un bon vivant qui aimait la vie, qui rigolait beaucoup. Une bonne personne. C’est un homme qui dégageait de la joie de vivre et qui avait un rire contagieux. On savait quand il était dans une salle! ».
Même chose pour Sylvie Léonard, autre membre de la communauté franco-yukonnaise, qui retient « son rire tonitruant, irrésistible et communicatif! Un ami loyal et toujours prêt à aider ». Elle ajoute que c’était « un homme au grand cœur qui aimait sa famille ».
Dans un article paru en février 2009 dans l’Aurore boréale, le lectorat avait partagé ses réflexions sur le fait de vieillir. Malgré le passage des années, Fernand Laforge y conservait un optimisme inébranlable : selon lui, le plus beau cadeau était de vieillir en santé.
Il partageait : « Je suis bien content de vieillir, je trouve ça pas mal le fun […] Ça fait des années et des années que je travaille et rêve de vieillir, et me voilà au matin de la vieillesse et très heureux d’y être. Il me semble que, depuis la retraite, la vie a beaucoup ralenti et que je profite des moments. »
Un homme fier de sa francophonie
Fernand Laforge s’est surtout illustré par son implication dans la communauté franco-yukonnaise, en siégeant entre autres au poste de commissaire de la Commission scolaire francophone du Yukon.
En effet, il a participé au début de la commission scolaire et a aidé à guider les décisions, rapporte Sylvie Léonard. « Nous avons un système scolaire francophone fort grâce à sa participation », ajoute-t-elle. Ses enfants ont d’ailleurs été scolarisés à l’École Émilie-Tremblay.
Il a aussi été un membre participant du syndicat des employé·e·s de l’école et il défendait leurs droits comme délégué syndical.
Un autre article paru dans l’Aurore boréale en novembre 2007 témoigne également de l’assiduité de l’homme aux assemblées générales annuelles (AGA) : « Il est assis dans un coin de la salle, bien sagement, et très attentif. Comme à toutes les années. Il ne manque aucune des assemblées générales annuelles de l’Association franco-yukonnaise. »
Jeanne Beaudoin résume : « C’était un fier francophone, il était fier de sa francophonie […] J’ai le souvenir d’une personne pour qui c’était important de maintenir et de préserver sa langue et sa culture. »