Le redoux de la fin du mois de novembre pourrait devenir un phénomène de plus en plus fréquent en raison des changements climatiques. Le Nord se réchauffe plus vite qu’ailleurs.

Prévision de l’évolution de la variation de température moyennne pendant les mois de l’année selon la production de GES émise actuellement. Illustration : Community Climate Charts tool by the Scenarios Network for Alaska+Arctic Planning.
Brian Horton, directeur de la Northern Climate ExChange au Collège du Yukon, et son équipe, étudient l’impact des changements climatiques sur notre territoire ainsi que les moyens d’adaptation face à la problématique.
Les températures élevées ressenties à la fin du mois ne sont pas une anomalie, soulève le directeur. « Il y a déjà eu des mois novembre plus chauds dans le passé, comme celui de 2005 », rappelle-t-il. Brian Horton mentionne, en revanche, que ces périodes plus chaudes sont « relativement récentes ».
Il est nécessaire de considérer les données accumulées sur une longue période afin d’observer l’évolution des changements climatiques. « C’est très difficile d’attribuer un jour ou un mois au réchauffement climatique », témoigne M. Horton.
Le Northern Climate ExChange suit les tendances météorologiques vécues à Whitehorse grâce à une banque de données s’échelonnant sur une période de 70 ans. En se fiant à celle-ci, Brian Horton conclut « qu’il y a assurément eu une augmentation des températures [au Yukon] ». Des mois de novembre plus chauds s’intègrent donc « dans un motif plus large » des choses et deviendront de plus en plus récurrents au fil des années, révèle M. Horton.
« Les plus gros changements sont pendant les mois de l’hiver », illustre M. Horton. La variation de température pendant cette partie de l’année pourrait être supérieure à quatre degrés sur une échelle de 50 ans, déclare le directeur. Un écart de température jugé « substantiel » dans une perspective climatique, selon lui.
Le Nord se réchauffe deux fois plus vite que le reste du Canada
À la tête du Northern Climate ExChange depuis deux ans, M. Horton rapporte que les changements de température ressentis dans le Nord s’opèrent deux fois plus vite que la moyenne canadienne. « [Et] la moyenne canadienne est à peu près le double de la moyenne mondiale », ajoute-t-il.
Il existe encore la possibilité de réduire les effets de ce réchauffement climatique, estime Brian Horton. « Mais pour les 30 prochaines années, nous sommes limités dans ce changement », précise-t-il en justifiant les émissions de gaz à effet de serre (GES) émis comme principale raison.
L’activité humaine est principalement responsable de ces variations, et le directeur reconnaît lui-même qu’il est impossible d’arrêter complètement les émissions de gaz à effet de serre. Brian Horton salue cependant les efforts entrepris pour la prochaine décennie afin de réduire la production de GES, mais commente qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire. « C’est ce que nous faisons aujourd’hui qui importera [pour le futur] », termine-t-il.