J’ai eu l’occasion de lire deux livres qui sont parus dernièrement aux éditions des Plaines, un éditeur basé à Saint-Boniface au Manitoba. Il s’agit d’Une promesse, c’est une promesse, un conte pour enfants de l’auteur Robert Munsch et de Louis Riel : Père de la confédération, le premier tome d’une bande dessinée de Robert Freynet.
Une promesse, c’est une promesse
Robert Munsch est l’un des auteurs canadiens pour la jeunesse les plus connus. Il a publié une cinquantaine de livres et a vendu plus de 30 millions d’exemplaires à travers le monde. Pour Une promesse, c’est une promesse, il est accompagné à l’écriture de Michael Kusugak, un auteur spécialisé dans la culture inuite. Les illustrations sont de Vladyna Krykorka.
Il s’agit d’une véritable histoire nordique inspirée de légende inuite. Pour le premier jour ensoleillé du printemps, Allashua veut pêcher sur l’océan. Mais sa mère lui dit de ne pas le faire, car les Quallupilluits se cachent sous la glace de mer et capturent les enfants qui s’aventurent sans leurs parents près des crevasses de la glace. Allashua promet d’aller plutôt sur le lac gelé, mais elle ne tiendra pas parole. Ce qui va lui causer bien des problèmes.
La force de Munsch, c’est sa capacité à créer des ambiances avec une économie de mots. Pour avoir testé cette histoire avec deux enfants de trois et cinq ans, je peux vous affirmer que certains passages sont effrayants pour les petits… mais pas trop, il faut tout de même qu’ils dorment ensuite. Il y a aussi des passages amusants qui ont fait rire les enfants. Et les illustrations complètent à merveille le texte pour immerger les jeunes dans cet univers empreint de magie. Une belle réussite.
Louis Riel : Père de la Confédération
Louis Riel : Père de la Confédération est le premier tome du diptyque Riel, patriote offert par le bédéiste Robert Freynet. On y découvre différentes périodes marquantes dans la vie de celui qui est le fondateur de la province du Manitoba et un des pères de la Confédération canadienne.
Cette bande dessinée a d’abord été présentée dans le journal La liberté à raison d’une page par semaine. L’auteur l’a transformée pour en faire un récit qui peut se lire d’un trait. Et il a plutôt bien réussi, même si parfois, on sent que les transitions sont plus difficiles ou qu’il y a un effet statique. Mais dans l’ensemble, on parle d’une bande dessinée fort réussie qui permet de mettre de l’avant un personnage qui mériterait d’être mieux connu et une période charnière dans l’histoire de la francophonie canadienne.
Ce premier tome s’intéresse aux premières années de Riel : de ses études à Montréal en 1864 jusqu’à son implication dans les revendications des Métis francophones du district de la Saskatchewan en 1884. À travers ce personnage, on assiste à la naissance du Manitoba, aux tensions raciales, aux jeux de pouvoir à l’échelle canadienne avec cette confédération encore bien fragile.
C’est une excellente introduction à l’histoire et l’auteur a réussi à synthétiser et à vulgariser l’information pour en faire un récit accessible autant aux plus jeunes qu’aux adultes. Le style de dessin a quelque chose de classique, pas très loin du Tintin d’Hergé, des Blake et Mortiner de Jacobs et de l’école franco-belge.
J’aurais aimé que certains passages soient plus développés et le ton est un peu trop didactique par moment, mais cela n’a pas fait en sorte de gâcher le plaisir de lecture. Au contraire, j’attends avec impatience de lire la suite et cela m’a donné envie d’explorer davantage ce personnage. D’ailleurs, je tiens à remercier l’auteur pour la bibliographie offerte à la fin du volume.