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le Mercredi 20 novembre 2013 10:03 Actualités

Conserver son identité

Pierre-Luc Lafrance

La question de l’identité m’a toujours interpellé. C’est quelque chose d’intangible, mais de si important. Presque mystérieuse, elle nous définit. On peut se battre pour la conserver… ou la perdre sans s’en rendre compte. Elle peut changer, fluctuer, mais il y a un fond qui doit rester stable. Ce sont nos valeurs, notre moi profond. Si on ne les respecte pas, on perd ses repères.

Lorsqu’il y a un bouleversement important dans notre vie, que ce changement soit positif ou non, on se retrouve dans une situation où il faut se redéfinir (et dans certains cas extrêmes, se reconstruire). Et c’est parfois long. Dans certains cas, douloureux même. Mais on en sort immanquablement plus fort. Parfois, c’est lors d’une séparation, lors d’un changement d’emploi, lors d’un déménagement, lors de l’ajout ou de la perte d’un membre de notre famille.

J’ai eu l’occasion d’en parler avec la directrice sortante, Cécile Girard, qui d’une certaine façon, doit se redéfinir après avoir quitté son poste au journal. Imaginez : elle a passé 26 ans à titre de directrice de l’Aurore boréale. Mieux encore, elle participe activement au journal depuis trente ans, puisqu’elle s’est jointe à l’équipe après quelques numéros. Pendant des années, elle a été le visage du journal. Je ne l’ai pas connue beaucoup, mais j’ai pu la côtoyer pendant une semaine, le temps de la passation des dossiers. Et j’ai vu une femme dynamique et passionnée. Une personne dévouée à l’Aurore boréale. Elle ne peut pas passer à autre chose sans une certaine remise en question. Par contre, elle a déjà plusieurs projets et avec sa force de caractère, je n’ai pas d’inquiétude pour elle.

Mais la question de l’identité ne s’applique pas seulement aux individus. Le même processus s’applique au journal. On ne perd pas un pilier, quelqu’un qui était une forme de mémoire vivante de la publication, sans qu’il n’y ait des secousses. C’est à ce moment qu’il importe de revenir à l’essentiel, à ce qui nous caractérise : à notre identité profonde.

Je n’ai pas l’intention d’apporter de grands changements. Il y aura des changements de méthode de travail. On va peut-être jouer sur la maquette ou modifier certaines chroniques. Mais le cœur du journal demeurera. L’Aurore boréale est et restera le journal de la communauté franco-yukonnaise. Nous allons toujours prioriser l’information qui touche directement notre communauté. Pour ce faire, nous allons être à l’écoute de nos gens. Nous allons continuer de vous informer des enjeux et des événements qui concernent la communauté francophone. Oui, nous allons parler des questions municipales, territoriales et même parfois nationales, mais toujours avec le même angle d’approche : sélectionner l’information qui touche directement le plus grand nombre de nos lecteurs.

Avec l’équipe en place, je vais travailler fort pour que le passage se fasse en douceur. Quelques fois, nos choix éditoriaux plairont moins à certaines personnes. Nous allons même commettre des erreurs à l’occasion. Mais sachez qu’en tout temps, nous allons garder en tête l’identité et la mission du journal.

Ce journal est le vôtre. Alors, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos commentaires et vos suggestions.