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le Mardi 29 avril 2014 9:14 À la une

Stocks de saumon du fleuve Yukon en déclin

Le Sommet sur le saumon a permis d’unir les forces afin de trouver des solutions pour la survie du saumon. Crédit : Yukon River Drainage Fisheries Association.
Le Sommet sur le saumon a permis d’unir les forces afin de trouver des solutions pour la survie du saumon. Crédit : Yukon River Drainage Fisheries Association.

Marie-Hélène Comeau

Chaque année, le saumon remonte le fleuve Yukon sur des milliers de kilomètres dans le but d’atteindre les frayères. Toutefois, le déclin notable des saumons ces dernières années continue d’alimenter l’inquiétude, comme en témoigne le récent Sommet sur le saumon tenu en Alaska.

Afin de permettre le transfert des connaissances sur la situation du saumon du fleuve Yukon qu’il emprunte, une rencontre unissant tous les intervenants d’un bout à l’autre de ce cours d’eau a récemment eu lieu à Fairbanks en Alaska. L’événement coordonné par l’organisme Yukon River Drainage Fisheries Association (YRDFA) a permis à divers intervenants d’unir leurs forces. Ainsi, des pêcheurs, des Conseils de Premières nations, des organismes de gestion de la pêche ainsi que d’autres acteurs de ce domaine se sont réunis en avril afin de planifier la nouvelle saison de pêche dans le but de ralentir ce déclin.

« Notre objectif est de travailler avec toutes les parties prenantes qui existent le long du fleuve Yukon, c’est-à-dire des deux côtés de la frontière, pour nous permettre de répondre aux besoins et aux préoccupations liées à la survie du saumon », confie Jill Klein, directrice de la YRDFA.

Le plus gros des saumons à frayer dans le fleuve Yukon est le saumon royal. Viennent ensuite le saumon rouge, le saumon rose et le saumon kéta. Seul le saumon royal parcourt le fleuve en entier. Rappelons que ce fleuve naît en Colombie-Britannique, puis pénètre aussitôt dans le territoire canadien du Yukon auquel il donne son nom. La deuxième partie de son cours qui est plus importante que la première traverse l’Alaska.

Un traité international entre le Canada et les États-Unis stipule qu’un nombre minimal de 42 500 saumons royaux doivent pouvoir traverser la frontière canadienne durant la période de frayage afin d’en assurer la survie. Pourtant, malgré des ajustements apportés au fil des ans sur la pêche au saumon dans le but de maintenir les nombres, le bassin de population diminue de façon constante. Si bien que l’an dernier, les biologistes qui étudient le phénomène ont enregistré le plus faible nombre de poissons jusqu’ici notifié. Ainsi, seulement 30 500 saumons royaux auraient réussi à atteindre la frontière canadienne. Il s’agissait de la cinquième fois au cours des sept dernières années que le nombre de poissons n’atteignait pas le niveau minimal établi par le Traité international.

Bien que des restrictions sévères quant au quota de pêche aient été appliquées l’an dernier, en plus de l’établissement d’initiatives pour encourager la pêche à d’autres types de poisson comme le grand brochet, la chute se poursuit.

Quelques signes d’espoir

Selon la biologiste Stephanie Schmidt, quelques signes permettent toutefois de croire à un avenir meilleur puisque les saumons qui remonteront le fleuve Yukon cette année seront issus de la cuvée de 2009 qui avait connu à l’époque un bon taux de natalité. Mme Schmidt souligne également que la grosseur et la maturité des saumons femelles qui ont emprunté le fleuve l’an dernier permettent de croire à une pondaison plus abondante.

Les scientifiques auraient également dénombré une croissance du nombre de jeunes saumons dans l’océan permettant de croire qu’on les retrouvera l’an prochain en période du frai dans le fleuve Yukon.

« Ce sont de bonnes nouvelles à entendre », avoue la biologiste Katie Howard qui suit le dossier de près.