Le parcours de Mïa Desjardins-Perrier commence en France, où elle étudie dans le domaine du commerce avec un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) et un baccalauréat professionnel. La jeune femme d’une vingtaine d’années décide ensuite de se rendre au Yukon, dans le but de rejoindre son père, mais surtout pour améliorer son anglais.
C’est son amour pour le voyage qui l’a motivée à faire le grand saut vers le domaine de l’aviation. Elle précise qu’elle passait déjà beaucoup de temps dans les avions, sans réellement s’y connaître. « Ça a toujours été un métier de rêve », affirme-t-elle. Quelques semaines après son arrivée au territoire, elle entreprend donc une formation de six semaines au cours de laquelle elle se familiarise avec les équipements et les procédures propres aux avions. Elle s’exerce également aux tâches qu’elle devra effectuer en vol.
Mïa Desjardins-Perrier passe ensuite un examen afin d’obtenir son diplôme. Lors d’un vol, un examinateur ou une examinatrice vérifie que ses actions répondent à une liste de critères, tels que savoir ouvrir et fermer les portes de l’avion, ou encore savoir où se situent les trousses d’urgence médicale.
« Aujourd’hui, mon métier, c’est de m’assurer de la sécurité des passagers et de leur offrir un bon service à bord », résume-t-elle. En effet, lors des vols, la jeune femme s’occupe non seulement de faire le service, mais aussi du côté sécurité tant au niveau humain que matériel, comme savoir éteindre un feu à bord.
Des projets plein la tête
À court terme, la jeune femme espère pouvoir devenir cheffe de cabine. La coordination de l’équipe d’agentes et d’agents de bord s’ajouterait alors à la liste de ses tâches. Elle explique que pour avoir ce titre, il faut cumuler environ 1 000 heures de vol, passer une entrevue, prendre un cours en ligne se terminant par un examen écrit, et enfin passer une nouvelle courte évaluation en vol.
Bien qu’elle aime beaucoup travailler pour une petite compagnie comme Air North, Mïa Desjardins-Perrier aimerait se tourner vers l’international. À long terme, la jeune femme nourrit aussi l’ambition de devenir pilote. « Je veux rester dans l’aviation, j’ai vraiment trouvé ma vocation, mais je pense que c’est un peu tôt pour devenir pilote », précise-t-elle, expliquant que son métier d’agente de bord est un métier fatigant, qui impose un « rythme pas facile ».
Le français, une langue utile
Selon elle, bien que son travail soit majoritairement en anglais, elle utilise sa langue natale tous les jours. « Il y a toujours des passagers qui parlent français, et ils sont toujours contents de pouvoir se faire servir dans leur langue », affirme-t-elle.
La jeune femme raconte également avoir connu une urgence médicale bord : « La seule infirmière dans l’avion était francophone, elle ne parlait pas anglais, donc je faisais la traduction. »
Au-delà d’utiliser le français au quotidien, Mïa Desjardins-Perrier essaie de mieux faire connaître son métier au travers de sa langue. « Je fais des vidéos sur TikTok. Les gens me posent des questions, et je réponds au travers de ces vidéos. Je montre aussi un parallèle France/Canada sur le métier », conclut-elle.
La série « Portraits carrière » est une collaboration entre l’Aurore boréale et l’Association franco-yukonnaise. Elle est réalisée grâce à la contribution financière du gouvernement du Yukon, de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) et du Consortium national de formation en santé (CNFS).
