Pierre-Luc Lafrance
Le 4 février, Normand Casavant offrait une conférence sur le thème « Ce qu’il faut savoir sur la Quest » dans le cadre de la Yukon Fest Week. Après la présentation, l’Aurore boréale a eu l’occasion d’échanger avec lui. Le musheur était fébrile à quelques jours du départ de la Yukon Quest, mais on le sentait aussi soucieux.
Normand Casavant fait appel aux francophones dans sa recherche de nouveaux commanditaires. Photo : Pierre-Luc Lafrance.
« Ce matin, je suis allé à la banque et j’étais pas mal stressé. La course coûte cher et c’est dur pour moi de courir après les commanditaires. En ce moment, j’ai besoin de soutien sur le plan financier », soutient le Franco-Yukonnais.
En effet, ce n’est pas donné de participer à cette course mythique. M. Casavant estime que ça coûte entre 20 000 $ et 25 000 $ pour participer à la Yukon Quest et même là, ça ne comprend pas tous les frais. Juste en nourriture, M. Casavant dépense 20 000 $ par année. Et c’est sans compter les manteaux et les bottines pour les chiens, les accessoires divers, l’huile à massage, etc.
Manque de soutien des francophones
Pour le moment, un seul entrepreneur francophone s’est associé à l’équipe de M. Casavant. Le musheur aurait espéré un meilleur soutien de la communauté francophone. « Je sais que je n’ai pas toujours le temps d’approcher les entrepreneurs, mais j’ignore pourquoi, c’est plus dur de toucher les francophones en ce moment. Pourtant, il y a une belle dynamique chez les francophones du Yukon en ce moment. J’ai toujours travaillé fort pour la communauté, je me suis impliqué dans les événements, j’ai fait du bénévolat. Là, c’est à mon tour d’avoir besoin d’un peu d’encouragement. Je suis sûr que ça va amener des retombées pour tout le monde. Il y a une belle clientèle de touristes francophones et je serais fier de m’associer à des entreprises francophones d’ici. »
Le plan de commandite est accessible en ligne sur le site Internet cassaventures.com qui a été lancé tout au début du mois. Un autre Franco-Yukonnais, Nicolas Dory, a travaillé sur ce projet. On peut commanditer en argent ou par l’achat d’accessoires comme des bottines ou des manteaux. On peut aussi commanditer un chien en payant pour ses soins et sa nourriture. Pour la Yukon Quest, seulement huit des quatorze chiens profitaient d’une commandite.
Beaucoup de visibilité
Cette année, Normand Casavant va participer à trois projets télévisés. Nous avons déjà traité dans les pages de l’Aurore boréale du premier : Red Letter Films travaille sur une série documentaire de huit épisodes sur la Yukon Quest qui devrait être diffusée sur les ondes de Canal D, et le musheur Normand Casavant sera présent dans chacun des épisodes. Il y a aussi Simon D’Amours qui veut suivre Normand lors de la Quest pour un épisode de sa série Hors des sentiers battus qui sera diffusée en 2016. Enfin, une troisième équipe de tournage suivra Normand lors de la course Cinnamon Bun Fun Run au mois de mars. Cette émission qui touche aux sports extrêmes parlera plutôt de l’école de traîneau à chiens de CasAventures.
Malgré cette visibilité, il n’a pas vu de retombées du côté des commanditaires. « Moi, ça ne me rapporte rien directement de participer à ces émissions. Par contre, mes commanditaires vont recevoir plus de visibilité au Yukon, mais aussi dans la francophonie canadienne. Une publicité à la télévision peut coûter 10 000 $ à 15 000 $, mais pour 1 000 $, mes partenaires sont affichés partout. Et ces émissions risquent de repasser plusieurs fois dans les prochaines années. »
Ceux qui aimeraient commanditer l’équipe du musheur peuvent communiquer avec lui en appelant au 819 399-4894 ou au 867 334-8196. On peut aussi le contacter par la page Facebook Les CasAventures.
