le Samedi 14 décembre 2024
le Jeudi 7 novembre 2024 7:40 Opinions

Parlons-en! Le cancer du sein : vivre à ses côtés!

  Photo : Adobe
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Une chronique des Essentielles, un organisme à but non lucratif, fondé en 1995, qui représente les intérêts des Franco-Yukonnaises.

As-tu déjà dû te faire dépister? Comment fait-on l’autoexamen? Est-ce qu’on peut avoir un cancer du sein si personne dans ma famille ne l’a eu? Et ensuite, comment choisir son soutien-gorge?

En ce mois d’octobre rose, appelé « Mois de la sensibilisation au cancer du sein », je rends hommage à celles et ceux qui ont survécu à cette maladie, à celles et ceux qui sont en plein combat et aux soignant.e.s. Je vous souhaite du courage!

Le cancer du sein est un sujet sur lequel une multitude de renseignements est disponible. Des livres, des blogues et des ressources graphiques expliquent en détail la définition, partagent des conseils et aussi des témoignages de personnes en cours de traitement de la maladie ou guéries. D’une part, il y a des institutions qui œuvrent avec zèle pour informer et prévenir la population sur les gestes qui sauvent. La communication se fait au travers de conférences, de l’utilisation des réseaux sociaux ou encore de vidéos. Je pense que cette stratégie a créé un élément clé dans la lutte. D’autre part, les hôpitaux et les cliniques offrent les services nécessaires pour assurer le processus de dépistage et les traitements qui s’ensuivent. Toutefois, l’accès aux soins peut s’avérer être un enjeu majeur selon l’endroit où l’on vit, la présence ou non de professionnel.le.s ou encore la qualité de l’accueil face à la prise en charge médicale.

Il n’y a pas d’échappatoire : la souffrance de la personne atteinte du cancer du sein est indéniable. De l’annonce du diagnostic jusqu’à la rémission, si elle a lieu, la bataille contre le cancer est un combat à la fois mental et physique. La vie change, ainsi que tout ce qui tourne autour. Lorsque la maladie s’installe, le corps subit une fatigue inconnue et il devient essentiel de maintenir une attitude positive pour son bien-être. Malgré les changements physiques qui peuvent survenir, ces personnes souffrantes s’arment d’une confiance en soi pour tout confronter avec courage. Cela dit, un accompagnement psychologique est toujours un soutien précieux pour favoriser le rétablissement. Ce combat affecte également les personnes qui vivent aux côtés de personnes atteintes du cancer du sein (communément appelées « aidantes »). En effet, elles traversent, elles aussi, des moments difficiles, mais n’en parlent pas beaucoup. C’est une expérience bouleversante accompagnée d’une submersion d’émotions des deux côtés.

Les personnes aidantes souffrent en voyant leur proche malade faire face aux traitements et tentent de maintenir une certaine qualité de vie pendant cette épreuve. T’es-tu déjà demandé·e « Comment vais-je réagir si j’apprends qu’un·e ami·e ou un membre de ma famille est atteint·e d’un cancer du sein? Quels sont les gestes à adopter? » On entend souvent qu’il faut garder espoir ou être fort·e face à toutes difficultés. Être fort·e ne signifie pas ignorer ses sentiments, mais reconnaître ses émotions et écouter son corps font une grande différence dans l’acceptation du cancer. Carl Jung, un psychiatre et psychothérapeute, a dit : « Ce que l’on résiste persiste! Ce que l’on embrasse s’efface ». Cela dit, il est important de mettre en lumière le vécu des aidant·e·s.

En effet, ils et elles se chargent de l’accompagnement aux rendez-vous médicaux, des soins à domicile, des tâches invisibles selon le degré d’autonomie de la personne malade (les douches, la nutrition, les achats…) tout en s’assurant que les médicaments sont pris en temps indiqué. Les gestes affectueux et l’écoute font une grande différence. Vu l’énorme responsabilité, il est facile de sombrer dans la fatigue et l’épuisement psychologique surtout si l’aide externe est absente. Le rôle des proches devient essentiel dans l’accompagnement de la personne atteinte de cancer et son bien-être psychologique. Néanmoins, il est important de maintenir l’équilibre pour ne pas se négliger. Il ne faut pas avoir peur de demander de l’aide quand il le faut, car l’épreuve est douloureuse et traumatisante, mais vous n’êtes pas seul·e.

Ici, au Yukon, l’Hôpital général de Whitehorse met à la disposition un centre de services spécialement dédié au cancer du sein, offrant un environnement sécuritaire, confortable et relaxant. D’après les dernières recherches (publiées par le gouvernement du Québec), l’autopalpation des mammaires n’est plus recommandée, car ces inconvénients surpassent ces bénéfices, mais peut être toujours révélatrice. De ce fait, l’équipe dispose, d’après ses archives, de la plus récente machine de mammographie numérique grâce au support de la communauté yukonnaise. Les programmes et les services disponibles incluent le dépistage par imagerie pour le diagnostic, la chimiothérapie, la clinique de nutrition, ainsi que la réhabilitation pour ne citer que ceux-là. Le centre hospitalier laisse sur son site Internet des directives explicites et faciles à suivre pour tous ceux et celles qui veulent s’en informer. De plus, le Partenariat communauté en santé (PCS) peut vous fournir une personne accompagnante si toutefois vous êtes seul·e. Un service d’interprétation en français est disponible afin de garantir un soutien adéquat.

Tout compte fait, l’expérience douloureuse du cancer du sein affecte non seulement la personne atteinte, mais aussi tout son entourage. C’est un combat mental et physique des deux côtés. Il est important de rechercher les renseignements nécessaires pour rester à jour, mais aussi pour alléger le processus de rétablissement. Je lance un appel à tou·te·s : informez-vous et n’hésitez pas à pratiquer l’autopalpation pour une détection précoce!

Les Essentielles représentent les intérêts des Franco-Yukonnaises. Randy Carlie Pierre-Louis a écrit cette chronique en tant qu’agente de mobilisation de l’organisation.