Pourquoi l’obsolescence programmée?
La plupart des entreprises à grande échelle utilisent l’obsolescence programmée parce que si le produit est moins durable, ça augmente la demande et avec ça, il a plus de possibilités d’emplois.
C’est donc une technique qui augmente les profits pour toutes les entreprises à grande échelle. Si une personne ne doit acheter un produit qu’une ou deux fois pendant une vie, ce n’est pas profitable.
C’est pour ça que les compagnies programment leurs produits de cette façon. Par exemple, les travailleurs de Raven Recycling pensent que les producteurs de vêtements comme H&M ou Shein utilisent des matériaux faibles et non durables alors que d’autres matériaux sont accessibles.
D’où ça vient tout ça?
En 1924, c’est avec un cartel rassemblant tous les plus grands producteurs d’ampoules du monde que l’ampoule devient la première victime de l’obsolescence programmée. Ce cartel s’appelle Phoebus et est parti à Genève.
Leur but est de contrôler toute la production d’ampoules dans le monde pour pouvoir contrôler la longévité et la fabrication des ampoules. La première ampoule industrielle de Thomas Edison avait une longévité de 1 500 heures. Après celle-là, plusieurs compagnies ont fabriqué des ampoules avec encore plus de longévité que ça, mais le but de Phoebus était de descendre la longévité de l’ampoule pour avoir plus de demandes.
« Phoebus a décidé de limiter la longévité d’une ampoule à 1 000 heures », raconte Markus Krajewski, professeur d’histoire des médias à l’Université Bauhaus de Weimar, pendant une entrevue dans le documentaire sur l’obsolescence programmée Prêt à Jeter.
Il y a même une ampoule qui a été créée qui avait une durée de vie estimée de 100 000 heures. Elle ne s’est tout de même pas rendue au marché mondial. « Ironiquement, l’ampoule a toujours été un symbole d’idées et d’innovations. Malgré ça, c’est un des premiers et meilleurs exemples de l’obsolescence programmée », pense Nicols Fox, autrice de plusieurs livres comme Against the Machines, dans le même documentaire.
Est-ce que c’est bien pour la planète?
L’obsolescence programmée a un très grand impact sur l’environnement.
Clément Fournier explique dans un article de youmatter média qu’« aux États-Unis, on estime que la quantité de déchets électroniques produite chaque année s’élève à près de sept millions de tonnes. Près de 800 000 tonnes de TV ou 350 000 tonnes d’imprimantes et de claviers sont jetées chaque année. En France, c’est entre 17 et 23 kg de déchets électriques et électroniques par habitant qui sont produits chaque année. »
Partout dans le monde, l’obsolescence programmée est présente, mais ce n’est pas toujours la faute des marques. Kipp Stevens, président de Brooke Stevens Design Associates, parle de son père dans le documentaire. « Mon père n’a jamais conçu un produit pour qu’il casse intentionnellement ou pour qu’il devienne obsolète pour une raison fonctionnelle dans un petit montant de temps. L’obsolescence programmée est absolument le choix du consommateur. Personne ne force les consommateurs à aller dans le magasin et à acheter un produit. Ils entrent par leur propre volonté. C’est leur choix. »
Les marques créent des produits qui ne durent pas longtemps, mais est-ce entièrement leur faute que tant de déchets se retrouvent dans les dépotoirs? La société peut-elle faire quelque chose de plus pour pouvoir améliorer l’état de la terre?
Il est possible de trouver plus d’information sur ce sujet à halteobsolescence.org, une organisation qui se bat contre l’obsolescence programmée.
La classe de 10e année du programme en français FACES (French Achievement, Challenge, Environment and Stewardship) de l’École Wood Street a invité l’Aurore boréale. Maryne Dumaine s’est rendue en classe pour initier les élèves aux notions fondamentales du journalisme et les a invité.e.s à produire des textes, donnant alors aux jeunes une expérience unique de se mettre dans les souliers de journalistes. Dans cette série, nous publierons quelques-uns des textes proposés par la classe. L’objectif, pour l’équipe du journal, était d’initier les jeunes à l’importance du journalisme communautaire et de leur présenter une carrière que l’on juge accessible, passionnante et essentielle pour le relais de l’information fiable et locale.
Pour organiser un atelier de l’Aurore boréale en classe : [email protected]