L’arrivée de la neige annonce aussi la saison des avalanches qui, comme chaque année, emporteront possiblement leur lot de victimes.
Le public associe principalement les avalanches aux activités de montagne, comme le ski hors-piste ou la motoneige. Mais il faut garder à l’esprit qu’une pente supérieure à 30 degrés avec de la neige suffit à produire une avalanche. Pas besoin de grandes montagnes pour retrouver ces ingrédients, et même une avalanche de taille modeste peut-être fatale.
Les alentours de Whitehorse ne manquent pas de sites potentiellement propices aux avalanches. Dans les années 70, un adolescent a trouvé la mort à deux pas du centre-ville, au bout de la rue Black. Même si au Yukon, les accidents sont très rares, la probabilité augmente avec la multiplication du nombre de pratiquants d’activités de plein air. Les changements climatiques peuvent aussi engendrer des conditions inhabituelles plus favorables pour ce type de catastrophe naturelle.
Les avalanches sont un phénomène très complexe. Le principal ingrédient, la neige, est une matière vive, extrêmement sensible aux changements de température et d’humidité de l’air, ainsi qu’aux vents. Depuis la chute du flocon jusqu’à la disparition totale par fonte ou évaporation, la neige est en constante évolution, ce qui rend les prévisions du risque avalancheux très difficiles.
Même si de nos jours, les estimations du risque sont de plus en plus précises, les variables sont nombreuses et la part d’incertitude est toujours importante… et ce ne sont que des estimations. C’est pourquoi les avalanches font des victimes aussi bien chez les novices que chez les experts et les professionnels.
L’appréciation du risque d’avalanche est un exercice délicat. Bien souvent, les novices sont victimes par manque de connaissances et les experts à cause d’un excès de confiance. Il est plus simple de savoir reconnaître un terrain dangereux et de l’éviter. La neige change, mais le terrain, lui, reste le même.
Pour bien débuter, il est primordial de s’informer et de se former. Les sites Internet d’Avalanche Canada (disponible en français) et de Yukon Avalanche Association sont de bons points de départ pour en savoir plus. Vous y trouverez aussi des liens vers des fournisseurs de cours de sécurité en avalanche, dont certains en français.
Il est très important d’avoir le matériel adapté, composé d’un appareil de recherche de victime en avalanche (aussi appelé DVA : Détecteur de victime en avalanche), d’une sonde à neige et d’une pelle. Mais il faut aussi apprendre à utiliser son équipement efficacement. Souvent appelé matériel de sécurité, il est plus approprié de parler de matériel de secours en avalanche, car ce matériel n’améliore en rien la sécurité. Ce ne sont que des outils qui peuvent permettre de retrouver un corps enseveli sous la neige, mais sans aucune certitude de le retrouver en vie. De nombreuses victimes d’avalanche sont déjà décédées par polytraumatismes ou par asphyxie dès les premiers instants de l’avalanche. Les sacs à dos autogonflants (ABS) ont aussi démontré leur efficacité dans certains cas, mais ce n’est pas une garantie. Être bien équipé ne doit pas vous donner un faux sentiment de sécurité.
La sécurité passe par les connaissances de base et des prises de décision réfléchies et adéquates.