La communauté yukonnaise s’est positionnée et les conclusions des consultations finales sont claires. À la grande satisfaction des groupes environnementaux yukonnais, le public demande la protection de cet espace préservé et emblématique du Nord qu’est le bassin versant de la rivière Peel.
Après de nombreux aléas et rebondissements, le dossier concernant la protection (ou l’exploitation) du bassin versant de la rivière Peel connaît de nouveaux développements. En 2017, le gouvernement du Yukon lançait un appel au public par le biais d’une « consultation finale » recommandée par la Cour suprême du Canada (voir encadré pour l’historique du dossier).
Les groupes environnementaux Canadian Parks and Wilderness Society (CPAWS) Yukon et Yukon Conservation Society (YCS) se réjouissent de voir que les habitants du Yukon ont demandé, de façon massive et claire, une protection renforcée du bassin de la Peel. C’est en effet ce qui apparaît dans le rapport What We Heard (Ce que nous avons entendu) du Plan régional d’aménagement du bassin de la rivière Peel publié le 26 février dernier.
Le rapport décompose les 2674 courriels, lettres et questionnaires soumis lors des consultations finales.
Plus de 96,4 % des personnes répondantes ont demandé la mise en œuvre du plan final recommandé (prévoyant une protection permanente de 55 % du territoire concerné et une protection provisoire de 25 %). Le rapport mentionne également que 64,5 % des personnes ont même demandé que la protection soit plus forte que dans le plan final recommandé!
Au cours des vingt dernières années, CPAWS Yukon et la YCS ont plaidé en faveur d’une protection permanente de ce paysage préservé qui couvre plus de 68 000 km2, soit environ 14 % de l’ensemble du Yukon. Abritant une faune emblématique du Nord, comme le grizzli, le loup, l’orignal, le caribou et le lynx, le bassin hydrographique de la rivière Peel constitue, selon les groupes environnementaux, un sanctuaire indispensable pour le développement des plantes, des animaux et des humains.
La victoire décisive remportée devant la Cour suprême du Canada en décembre 2017 par les Premières Nations Na-Cho Nyak Dun, Tr’ondëk Hwëch’in et Vuntut Gwitchin, ainsi que par CPAWS Yukon et la YCS, a donné au public l’occasion d’exercer son droit à décider de l’avenir de ce territoire.
« Nous sommes ravis que tant de personnes aient participé aux dernières consultations. Il est clair que la population du Yukon veut une protection maximale du bassin versant de la Peel. Le gouvernement du Yukon a maintenant la possibilité de montrer qu’il est à l’écoute », a déclaré Chris Rider, directeur général de CPAWS Yukon dans un communiqué de presse. « Les changements climatiques et le développement industriel menacent la biodiversité et la santé des terres, au Yukon comme dans le monde. La protection de la faune et de lieux sauvages, comme le bassin versant de la Peel, est la clé de notre avenir commun », a quant à lui annoncé Mike Walton, directeur général de la YCS.
Maintenant que les consultations sont terminées, CPAWS Yukon et la YCS espèrent que les responsables politiques du Yukon donneront suite au désir du public de disposer d’un bassin hydrographique protégé. Le tout devrait se décider pendant la mise au point définitive du plan d’utilisation des terres du bassin hydrographique de la Peel.