le Mardi 21 janvier 2025
le Jeudi 19 Décembre 2024 7:45 Actualités

Ensemble ou en solo : voir les Fêtes comme un moment de connexion

Le temps des Fêtes peut être particulièrement difficile pour les personnes nouvellement arrivées au territoire, qui se retrouvent parfois éloigné·e·s de leurs proches et isolé·e·s de la communauté. — Photo : Myriam Lafrance
Le temps des Fêtes peut être particulièrement difficile pour les personnes nouvellement arrivées au territoire, qui se retrouvent parfois éloigné·e·s de leurs proches et isolé·e·s de la communauté.
Photo : Myriam Lafrance
Ofelia Tatu, psychologue, et Hélène Lapensée, aînée franco-yukonnaise, adressent la réalité d’isolement et de solitude au temps des Fêtes.

Pour les membres de la communauté vivant loin de leur famille et de leurs proches, le temps des Fêtes peut susciter un mélange d’émotions et parfois s’avérer aigre-doux. D’un côté, il y a l’envie de célébrer et de profiter de la joie de la saison, mais, de l’autre, il peut y avoir un sentiment de solitude, d’isolement et de nostalgie.

Ofelia Tatu, docteure en psychologie et experte en santé cérébrale basée à Whitehorse, explique que « le temps des Fêtes est un moment quand on peut se rappeler des événements passés et cela peut amener des émotions de tristesse, de manque, de perte de quelque chose ou de quelqu’un qui n’est plus là. […] Et quand il y a des souffrances ou des blessures physiques ou psychologiques, on a aussi tendance à s’isoler. Parfois, une grande raison est parce que nous ne voulons pas déranger ou être un poids pour les autres. »

Gagner à se retrouver

Malgré la réalité de l’isolement du Nord, Ofelia Tatu affirme que du temps laissé à soi-même peut avoir un effet bénéfique dans certains contextes. « La solitude peut avoir un aspect positif quand on choisit de se retirer en silence ou dans un endroit tranquille pour se retrouver soi-même et se reposer du bruit et de ce qui sollicite notre cerveau constamment. Cela peut aussi constituer de très beaux moments pour retrouver son soi profond et divin. »

Hélène Lapensée déclare d’ailleurs que « je sais que je demeure seule, mais je ne me sens jamais seule. J’ai une famille agrandie, qui sont des ami·e·s que je considère comme ma famille. Moi, je suis bien à la maison. Il y en a qu’il faut qu’il.elle.s sortent (du territoire), mais moi, je suis bien à la maison. Je n’ai jamais ressenti de l’isolement ou de la solitude (depuis que je vis au Yukon). »

Trousse de conseils pour contrer les défis de la solitude

Pour les Franco-Yukonnais.e.s qui ont de la difficulté à passer les Fêtes en solo, Ofelia Tatu offre une collection de conseils pour surmonter ces sentiments. « Des études démontrent que la méditation et la pleine conscience aident (à surmonter le sentiment de solitude). Contempler la nature peut également aider; c’est extraordinaire à quel point on peut apprendre d’un arbre ou d’un flocon de neige. Et, parfois, c’est important d’oser dire que nous sommes seul·e·s, cela peut créer une ouverture et créer des liens plus authentiques avec les autres. »

Hélène Lapensée, quant à elle, conseille de « ne pas rester à la maison. » Elle suggère également de « s’accrocher à la communauté. Ce sont mes conseils : de ne pas rester encabané. De sortir, d’aller chercher ce que tu veux, de rencontrer de nouvelles personnes, pour pouvoir créer de nouveaux liens d’amitié. »

Ofelia Tatu conclut que « le moment des Fêtes est un bon moment pour donner de notre temps et rendre visite à des personnes qui sont seules. Parfois, juste montrer à quelqu’un que nous pensons à eux peut aider la personne à retrouver sa lumière et sa joie intérieure. »

Le temps des Fêtes est donc l’une des meilleures occasions pour la communauté franco-yukonnaise de démontrer sa solidarité envers les membres de la communauté qui seraient seul.e.s pour les Fêtes.

Rébecca Fico, 14 ans, est pigiste-journaliste en herbe pour l’Aurore boréale.