Josianne Guay, enseignante au CSSC Mercier à Whitehorse, mène le cours à options Textiles 1 pour les élèves de 9e et 10e année depuis un an. Pour la première fois ce semestre, l’enseignante offre un cours plus avancé, Textiles 2.
« Le cours Textiles 1, c’est vraiment une introduction à la couture. On apprend à coudre à la main et à la machine. Le cours Textiles 2, c’est la suite de Textiles 1. Maintenant, tout le monde sait déjà coudre, alors là on peut faire plus de projets de design. »
Du nouveau cette année
Ce semestre, le projet principal pour les élèves de Textiles 2 consiste à préparer un kiosque d’accessoires pour le marché de Noël ArtisaNord. Après avoir choisi leurs articles à vendre, établi un budget, commandé leurs matériaux et rassemblé le financement nécessaire, les élèves sont maintenant à l’étape de production. Le groupe d’élèves s’affaire à coudre et à assembler tous les produits de leur kiosque.
Mme Guay affirme que « le but du projet n’est pas vraiment de faire du profit », et que « l’argent récolté servira tout d’abord à rembourser l’école, à qui on a emprunté de l’argent. [Après avoir remboursé l’école] avec les profits, on va probablement s’acheter de la pizza pour célébrer, et ensuite on va donner les profits à un ou plusieurs organismes de la communauté ». Le projet a reçu un financement de 1 000 $ de la part de l’Associatio franco-yukonnaise. « C’est de l’argent qui est destiné au projet qui bénéficie à la communauté francophone du Yukon », précise l’enseignante.
Construire la relève des jeunes entrepreneur.e.s
Josianne Guay affirme également que ce projet est une belle opportunité pour les élèves de développer leurs talents en entrepreneuriat. « Il y a beaucoup d’élèves qui font aussi de la couture chez eux, alors je trouvais que c’était un beau projet [pour eux.elles]. Ça leur permettrait de partager ce qu’ils.elles font avec la communauté. […] Je me suis aussi dit que peut-être il y a des élèves qui voudraient participer eux-mêmes au marché, alors ça leur donnerait de l’expérience sur ce qui se passe en arrière-plan. La plupart des élèves sont déjà allé.e.s à un marché de Noël, [alors ce projet leur montre] toutes les étapes qu’il faut faire avant d’arriver au marché et de vendre tes choses. »
Marie-Pierre Giroux, gestionnaire en développement économique et entrepreneuriat à l’AFY, affirme d’ailleurs qu’elle est toujours ravie d’épauler des jeunes qui voudraient se lancer en affaires. Elle ajoute qu’ils.elles peuvent toujours lui soumettre des idées d’entreprises.
D’ailleurs, en novembre, trois ateliers gratuits seront offerts pour les futur.e.s entrepreneur.e.s ayant comme sujets « Démarrer son entreprise au Yukon » (15 novembre), « Comprendre les états financiers de son entreprise » (22 novembre) et « L’art de communiquer » (29 novembre).
Les jeunes et les moins jeunes peuvent trouver des informations supplémentaires sur ces ateliers au secteur du développement économique et entrepreneuriat de l’AFY.
Jongler l’entrepreneuriat avec les études
Pour Riley Cyre, élève de 9e année au CSSC Mercier, diriger des entreprises en parallèle avec ses études comporte plusieurs avantages. « Je vends des autocollants personnalisés. Je travaille comme caricaturiste pour l’Aurore boréale, et je fais des couvre-têtes de boules de curling en crochet, que je vends au club de curling de Whitehorse. Je le fais bien sûr pour l’argent, mais aussi, ça me laisse m’organiser comme je veux, et faire ce que je veux quand je veux le faire. Ce n’est pas toujours facile depuis le secondaire, parce que j’ai souvent beaucoup de devoirs, mais j’y arrive. »
À l’avenir, Riley Cyre souhaiterait avoir sa propre entreprise artistique. « J’ai lu que plusieurs artistes comme Monet ont commencé leurs carrières comme simples caricaturistes et avec des petites entreprises d’arts, alors je veux faire quelque chose comme ça. J’aime faire ce que je veux, sans horaire spécifique, et l’entrepreneuriat me permet de faire ça tout le temps! »
« Mes entreprises m’aident à m’habituer à faire des choses comme acheter mes matériaux, perfectionner mes œuvres, et à faire de la publicité, et ça m’aide à développer mon art en y travaillant plus sérieusement et soigneusement. Ce sont toutes des habiletés dont je vais avoir besoin si je veux devenir artiste! », constate-t-elle.
Propos recueillis par Gwendoline Le Bomin.
Rébecca Fico, 14 ans, est pigiste-journaliste en herbe pour l’Aurore boréale.